Congrès de Deauville

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Le Congrès organisé par Normantecc les 3 et 4 juin 2016 à Deauville a été un succès, malgré les difficultés de déplacement liées à la grève SNCF. Il a été suivi par plus de 200 participants (psychologues, psychothérapeutes et psychiatres). Les thèmes traités, ainsi que l’approche résolument dynamique des Thérapies Comportementales et Cognitives, m’ont beaucoup intéressée.

Les conférenciers de haut niveau ont traité leur sujet avec brio. J’ai relevé notamment les interventions de Laurent Bègue sur la construction du jugement moral, de Pascal de Sutter qui a répondu à la question : dans la réalité, peut-on vraiment modifier les comportements sexuels, ou encore de Didier Pleux sur la psychothérapie existentielle, qui a parlé du retour en force de l’émotionnel, des empreintes,  des cicatrices affectives qui peuvent s’ouvrir de nouveau même après une thérapie. L’écoute et l’empathie ne peuvent suffire à permettre au patient de mieux vivre. J’ai aussi beaucoup apprécié que les questions de l’auditoire soient de vraies questions et pas, comme souvent, des exposés qui font la promotion de celui qui les pose.
Les pauses ont été l’occasion d’échanges intéressants.

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Ma présentation a été introduite par Didier Pleux, elle a duré 1H15 et a été suivie de questions des psychologues, psychothérapeutes, psychiatres présents.

J’ ai relevé une  question particulièrement intéressante d’une psychologue :
– Une de mes patientes, après une séance d’hypnose me dit avoir retrouvé un souvenir d’abus “subi” dans son enfance. Dois-je la croire et comment dois-je réagir ?
J’ai répondu :
– la plupart des chercheurs considèrent que la mémoire est un processus de construction, quand on récupère un souvenir on va récupérer ce qui correspond à nos buts , à nos croyances à nos valeurs. On est loin de la métaphore de l’ordinateur ou de l’appareil photographique. On construit nos souvenirs. Le souvenir ainsi retrouvé pourrait être vrai ou faux et il n’y avait aucun moyen de différencier un vrai souvenir d’un faux souvenir, en l’absence de corroboration extérieure.
– en ce qui concerne la deuxième question, j’ai dit que je n’étais pas thérapeute et ne pouvait donc pas répondre à ce titre, mais je peux vous faire part d’une image de Jacques Van Rillaer : plutôt que de donner une pelle au patient pour creuser davantage, il vaut mieux lui donner une échelle pour l’aider à sortir du trou.
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Didier Pleux a conclu qu’il regrettait de ne pas m’avoir invitée plus tôt et qu’il me réinviterait à d’autres manifestations.

Pour conclure, je pense avoir fait œuvre utile.