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Êtes-vous prêt·e·s pour l’écriture « inclusive » ?
par Brigitte Axelrad – SPS n°323, janvier / mars 2018
« Maître·sse Corbe·au·lle sur un arbre perché·e tenait en son bec un fromage. Maître·sse Renard·e par l’odeur alléché·e lui tint à peu près ce langage »
En janvier 2014, dans un article intitulé « Les femmes dans la recherche scientifique : de l’ostracisme à l’obstacle », publié dans le numéro 307 de Science et pseudosciences, Suzy Collin-Zahn avait fait un bref état des lieux de la place des femmes dans la société : « Les choses ont bien changé pour les femmes depuis deux ou trois décennies, et des victoires considérables concernant leur place dans la société ont été remportées. Cependant, il semble que les progrès ralentissent en ce moment et même parfois se soient complètement arrêtés. Une étude récente parue dans la revue Nature (mars 2013) a donné la parole à des femmes scientifiques, qui ont présenté un état assez négatif de la situation. Il est d’ailleurs assez amusant de constater que dans cette même revue, seulement 14 % des rapporteurs d’articles sont des femmes ! » L’auteur poursuivait : « Si l’ostracisme envers les femmes semble désormais en grande partie vaincu, il demeure – aussi bien de la part des hommes que des femmes elles-mêmes – de nombreux obstacles dus à des préjugés inconscients correspondant à un endoctrinement culturel précoce relatif au genre : il règne l’idée inexprimée ouvertement que les femmes sont davantage faites pour l’art et les lettres que pour la science. » [1]
La conclusion qu’inspire ce constat paraît évidente : si la place de la femme dans la société d’aujourd’hui ne progresse plus vraiment, il semble nécessaire de lui donner une impulsion nouvelle. En effet, ne vaut-il pas mieux vivre dans une société où règne l’égalité entre les femmes et les hommes ?
Une initiative actuelle pour ne plus « invisibiliser » les femmes
L’une des initiatives actuelles pour atteindre cet objectif est l’écriture inclusive. Déjà employée par de nombreuses féministes, universitaires, syndicalistes et quelques personnalités politiques, l’écriture inclusive a fait son apparition à la rentrée 2017-2018 dans un livre d’histoire destiné aux élèves de CE2, Magellan et Galilée – Questionner le monde [2], édité par Hatier. Il utilise une graphie dont le but est de respecter l’égalité des sexes. On peut y lire par exemple que « grâce aux agriculteur·rice·s, aux artisan·e·s et aux commerçant·e·s, la Gaule était un pays riche ». Hatier a suivi les recommandations du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, qui a largement encouragé ce type d’écriture dès 2015 en publiant un Guide pratique « pour une communication publique sans stéréotype de sexe » [3]. Dans un tweet, les éditions Hatier se sont alors félicitées : « Très fier.ère.s d’avoir publié le premier manuel scolaire en écriture inclusive ! » On remarquera au passage que de temps en temps le point milieu n’est pas à mi-hauteur (voir ci-après).
Dans la foulée, Raphaël Haddad, docteur en communication à l’université Paris-Est Créteil, fondateur de l’agence de communication Mots-Clés (« des mots qui ouvrent des portes ») spécialisée en écriture inclusive, a publié un Manuel d’écriture inclusive, « édité par l’agence de communication d’influence Mots-Clés », sous-titré « Faites progresser l’égalité femmes·hommes par votre manière d’écrire », accompagné de son blog « Point milieu, le centre de ressources dédié à l’écriture inclusive » [4]. R. Haddad annonce son objectif : « L’idée de l’écriture inclusive est de redonner de la place au féminin, de s’affranchir du masculin générique, neutre, qui est englobant ».
S’inspirant du Guide pratique cité plus haut, le manuel précise que, pour rédiger un texte non sexiste, il faut respecter « 3 conventions simples pour cesser d’invisibiliser les femmes » :
- Accorder en genre les noms de fonctions, grades, métiers et titres et dire « présidente », « directrice », « chroniqueuse », « intervenante », « charpentière », « pompière », ou encore « professeure », « auteure », etc. Dans un idéal égalitaire, on masculinisera les noms féminins : « un homme de ménage » et « une ménagère, un ménager ».
- User du féminin et du masculin, par la double flexion, l’épicène ou le point milieu, et dire « elles et ils font », « les membres », « les candidat·e·s à la Présidence de la République », etc. Pour évoquer un groupe de personnes, il faut décliner à la fois au féminin et au masculin. C’est ce qu’on appelle la double-flexion : « les candidates et les candidats à l’élection présidentielle » ou « les cheffes et les chefs de service ». Faut-il mettre les métiers féminins avant les métiers masculins, comme par exemple « les maçonnes et les maçons », « les plombières et les plombiers », ou bien plutôt « les décorateurs et décoratrices », « les maires et les mairesses » ? Ou alors, condenser le tout dans un seul mot, en utilisant « le point milieu » (point à mi-hauteur : sous Windows utiliser le raccourci Alt+0183 et sur Mac Alt+maj+F. « Il est possible de faciliter largement cette requête en configurant son clavier à l’aide du logiciel Microsoft Keyboard Layout Crestor. »), en composant le mot ainsi : racine du mot + suffixe masculin + point milieu + suffixe féminin. On ajoutera un point milieu supplémentaire suivi d’un « s », si l’on veut indiquer le pluriel. Cela permettra d’écrire, comme dans le manuel publié par Hatier : « acteur·rice·s, ingénieur·e·s, ceux·elles, sénior·e·s, acheteur·euse, acheteur·euse·s, transporteur·euse, transporteur·euse·s, départemental·e, départementaux·ales », etc. On apprend ainsi que : « Le point milieu permet d’affirmer sa fonction singulière d’un point de vue sémiotique et par là d’investir “frontalement” l’enjeu discursif et social de l’égalité femmes·hommes. » Tout un programme !
- Ne plus mettre de majuscule de prestige à « Homme » et écrire par exemple « droits Humains », « droits humains » ou « droits de la personne humaine », plutôt que « droits de l’Homme »1. Éviter les mots « homme » et « femme » et utiliser des termes génériques, plus universels. Pour alléger le texte, on dira plutôt le « corps enseignant », au lieu de « les enseignant·e·s » ou « les enseignantes et les enseignants ». Les adjectifs et participes passés s’accorderont avec le mot le plus proche, par exemple : « les maires et les mairesses sont satisfaites » et « les plombières et les plombiers sont occupés ». Pour parler des collaborateurs d’une entreprise, mot qui est masculin au pluriel, il faudra utiliser soit la double flexion en écrivant « les collaborateurs et les collaboratrices », soit une formulation dite épicène, c’est-à-dire avec des mots hermaphrodites, en remplaçant « les collaborateurs » par « les membres », ou encore utiliser le point milieu et écrire « collaborateur·rice·s ». La parenthèse est éliminée, parce qu’elle revient à mettre le féminin entre parenthèses. La fonction du tiret est préservée. L’innovation, c’est la nouvelle utilisation du point final à l’intérieur des mots, le point milieu à mi-hauteur ou le point médian, plus gras, ce qui donne « les salarié.e.s », « les salarié·e·s » ou « les salarié•e•s ».
Grâce à ces modifications, il s’agit pour l’auteur de « remettre de la souplesse dans la perception et la reconnaissance d’un certain nombre de catégories sociales basées sur la question du genre ou du sexe ».
Selon une étude Harris Interactive pour l’agence Mots-Clés (dont le fondateur est justement Raphaël Haddad), 75 % de la population française seraient favorables à cette manière d’écrire, mais… seulement 12 % seraient capables de dire ce que c’est. Plus les personnes interrogées disent être renseignées sur le sujet et moins elles lui sont favorables. Les personnes affirmant savoir précisément ce qu’est l’écriture inclusive y sont opposées à 47 % (contre 25 % en moyenne dans la population). Ce sondage a été réalisé par Internet les 11 et 12 octobre 2017 auprès d’un échantillon de 1 000 personnes représentatif de la population française, âgées de 18 ans et plus [5].
Il apparaît que la féminisation des mots et de l’écriture ne fait pas l’unanimité, même parmi les féministes militantes et militants. N’y a-t-il pas de l’arbitraire dans ce genre d’injonctions : « éliminer toutes les expressions telles que “chef de famille”, “mademoiselle”, “nom de jeune fille”, “nom patronymique” », etc., qui frisent la censure ?
« Le talent n’attend pas le genre. George Sand ou George Elliott eurent l’intelligence d’utiliser la contrainte masculine pour souligner combien le genre importait peu. »
Dans le Huffpost, l’auteur Audrey Jougla écrit sur son blog : « Je réfute les termes “auteure” ou “autrice”, le vrai féminisme c’est de m’appeler “auteur”. S’il est un domaine où la parité, loin d’avoir gagné dans les usages, semble n’avoir aucun contre-argument, c’est peut-être celui de la féminisation des professions.
Le prestige et l’aura des termes d’écrivain et d’auteur n’ont pas à souffrir une hyper-féminisation du langage qui croit se devoir de traduire (sic) que la femme est femme. Ne songez-vous pas que c’est justement en prétendant que ces corrections sont nécessaires que l’on affaiblit et les mots et leurs porteurs ? Ne pensez-vous pas que tant que la revendication s’avère nécessaire, c’est que justement, la cause féminine ne se juge pas à la hauteur de son équivalent masculin ? Qu’il lui faut une signature supplémentaire, puisque ces termes s’emploient au masculin depuis des siècles ?
Outre l’imposition d’une pensée unique sur ce sujet, c’est surtout la faiblesse avouée qui est gênante, comme si la nécessité de la féminisation soulignait l’impuissance d’un corps de métier à être l’équivalent masculin. George Sand ou George Elliott eurent l’intelligence d’utiliser la contrainte masculine pour souligner combien le genre importait peu. Le talent n’attend pas le genre, pourrait-on résumer. Et bien triste est sa reconnaissance s’il lui faut accoler une féminisation imposée d’office par des chiens de garde intellectuels, qui me nommeront probablement comme censeur, puriste ou impie de la langue suite à cet article. »[6]
D’autres femmes féministes ont, elles aussi, réagi dans ce sens.
Le 19 octobre 2017, dans un article intitulé « L’écriture inclusive pour les malcomprenant·e·s sexistes comme vous et moi », paru dans Causeur, Catherine Kintzler se demande avec humour comment aider un petit garçon qui vient d’entrer en CE1 à prononcer une séquence écrite ainsi : « Les instituteur·rice·s conseillent à leurs nouveau·elle·x·s élèves d’être travailleur·euse·s » [7].
Isabelle Cabat-Houssais et Emmanuelle de Riberolles, professeurs qui enseignent respectivement en primaire et en collège, ont, quant à elles, des points de vue divergents sur l’écriture inclusive. Emmanuelle de Riberolles s’est dite « consternée et en colère parce qu’à l’origine, il s’agit non pas d’une écriture mais d’une graphie militante. […] Dès lors que cette graphie a été choisie pour lutter contre l’invisibilité des femmes, comme le rapporte le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, elle est, de fait, militante. Or, les enfants ne doivent pas être entraînés dans des luttes qui ne les concernent pas. Et l’école laïque et républicaine ne doit pas accueillir en son sein un discours prosélyte véhiculé à travers cette écriture. Neutralité et discrétion sont indispensables. Les professeurs eux-mêmes s’y astreignent. »
Isabelle Cabat-Houssais ne la rejoint pas : « La langue reflète notre société comme la société reflète notre langue. Elle s’inscrit dans un système patriarcal. Il est donc important à travers elle de s’adresser aux deux genres dans une classe. Cependant, il ne suffit pas d’enseigner l’écriture inclusive. Elle doit faire partie d’un ensemble pédagogique non sexiste pour s’émanciper des stéréotypes. En classe, je change tous les exemples stéréotypés qu’on peut trouver dans des textes ou manuels. S’il est question d’une maman qui aide sa fille ou son fils à faire ses devoirs, je remplace » maman » par » papa » » [8].
Le cri d’alarme de l’Académie française
Jeudi 26 octobre 2017, l’Académie française a adopté à l’unanimité de ses membres une déclaration sur l’écriture inclusive et lancé un cri d’alarme devant cette « aberration “inclusive” » : « Prenant acte de la diffusion d’une “écriture inclusive” qui prétend s’imposer comme norme, l’Académie française élève à l’unanimité une solennelle mise en garde. La démultiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité. On voit mal quel est l’objectif poursuivi et comment il pourrait surmonter les obstacles pratiques d’écriture, de lecture – visuelle ou à voix haute – et de prononciation. Cela alourdirait la tâche des pédagogues. Cela compliquerait plus encore celle des lecteurs. » [9]
Au-delà des obstacles pratiques d’écriture, de lecture et de prononciation, est-il fondé de modifier l’écriture pour changer la représentation de la place de la femme dans la société ? La langue est-elle à la disposition de n’importe quels individus ou instances militantes, et son changement peut-il modifier en profondeur les représentations sociales et les rapports sociaux ?
Le langage n’est pas une baguette magique qui
façonne le monde à sa guise
Dans L’Instinct du langage, Steven Pinker2, psychologue évolutionniste, écrit : « aucune preuve scientifique ne montre que les langues aient une influence notoire sur le mode de pensée de leurs locuteurs. » (p. 56). À la suite de Noam Chomsky3 dont il a été l’élève, S. Pinker montre dans Comprendre la nature humaine que le cerveau est préformé à la naissance et que, contrairement à l’idée courante, les parents n’apprennent pas aux enfants à parler : « Les enfants apprennent à parler tout seuls, en captant grâce à une aptitude innée les sons, puis les mots, puis leur sens, leur structure. C’est grâce à cette facilité déconcertante à s’approprier la langue qu’ils peuvent acquérir des milliers de mots et les règles de grammaire en l’espace de quelques années. » S. Pinker rapporte des expériences dont certaines sur des nourrissons. Dans le chapitre « Un bébé naît en parlant… », il écrit : « Tous les nouveaux-nés viennent au monde avec des compétences linguistiques. Nous savons cela en raison de la technique expérimentale ingénieuse (décrite au chapitre 3) dans laquelle on présente à un bébé le même signal à plusieurs reprises jusqu’à ce qu’il se lasse, puis on change le signal ; si le bébé réagit, c’est qu’il doit être capable de distinguer la différence. » En mettant en œuvre un dispositif particulier, on constate les réactions effectives du nourrisson. L’instinct du langage décrit de nombreuses expériences montrant les limites du culturalisme ou du sociologisme qui affirment que tout est culturel, que tout est social, qu’il n’y a pas de nature humaine, et que le langage préexiste à la pensée et peut la modeler à volonté, ainsi que le comportement.
Par ailleurs, sans parler spécifiquement d’écriture inclusive, le langage n’est pas un jeu où tout est permis. Il obéit « à des règles et à des structures. On peut émettre des enchaînements de mots qui n’ont jamais été dits, comme “tous les jours, naissent de nouveaux univers”, ou “Il adore les tartines de miel aux anchois”, ou encore “Ma voiture a été dévorée par des gloutons”. Mais personne ne dirait “Voiture ma été dévorée a gloutons des par”, ou les mêmes mots dans pratiquement tous les ordres possibles. » [10]
Le 4 octobre 2017, dans un article intitulé « L’écriture inclusive, ça marchera jamais (et tant mieux) », Peggy Sastre [11], s’inspirant de la thèse de Steven Pinker, écrit : « Il faut en finir avec le déterminisme linguistique. Le langage n’est pas une baguette magique capable de modeler la société à sa guise. […] Ce qui est potentiellement grave, c’est le mythe culturaliste qui palpite au cœur de l’écriture inclusive : l’être humain serait une page blanche – à l’exception de deux ou trois réflexes vulgaires comme la digestion ou la respiration –, uniquement “déterminé à apprendre”. C’est beau, mais c’est faux et comme le résume Steven Pinker, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un ‟rêve de dictateurˮ. »
Prétendre que l’écriture inclusive peut faire progresser les mentalités et avancer l’égalité entre les hommes et les femmes, n’est-ce pas inverser le lien généalogique entre le langage et les représentations socio-culturelles ? Le langage est un outil d’encodage, de description et de retranscription d’un réel qui lui préexiste. Depuis des siècles, le langage effectue ce travail.
« Madame de Sévigné est un grand écrivain » et « Rémy de Gourmont est une plume brillante »
Le 11 juillet 1998, dans un article intitulé « Le sexe des mots » paru dans Le Point, Jean-François Revel avait remarqué que la querelle de la féminisation des mots découle du fait qu’en français le genre neutre n’existe pas, les féminins et les masculins sont grammaticaux et non pas sexuels. Il donnait les exemples suivants : « Un humain de sexe masculin peut fort bien être une recrue, une vedette, une canaille, une fripouille ou une andouille. De sexe féminin, il lui arrive d’être un mannequin, un tyran ou un génie. » Il ajoutait : « L’usage est le maître suprême. Une langue bouge de par le mariage de la logique et du tâtonnement, qu’accompagne en sourdine une mélodie originale. Le tout est fruit de la lenteur des siècles, non de l’opportunisme des politiques. […] LʹÉtat n’a aucune légitimité pour décider du vocabulaire et de la grammaire. Il tombe en outre dans l’abus de pouvoir quand il utilise l’école publique pour imposer ses oukases langagiers à toute une jeunesse. »
Et plus prosaïquement, quand la pluie vient, je dis « il pleut », je ne vais pas dire « elle pleut ». Et on (tiens, un pronom neutre !) ne m’opposera sûrement pas que ce « il » est la conséquence d’une victoire du masculin sur le féminin. C’est une manifestation du neutre français. Alors, enseignons aux enfants simplement que le masculin ne l’emporte pas sur le féminin ! C’est une question d’éducation.
Il semble bien que l’échec de l’écriture inclusive est assuré car, qu’elle soit écrite ou parlée, la langue n’évolue que selon ses propres lois et non par décret. Ce n’est pas en supprimant certains mots du vocabulaire, tels que « mademoiselle » ou « manger », que la faim n’existera plus ou qu’il n’y aura plus de femmes célibataires ! L’Histoire ne l’a-t-elle pas déjà plusieurs fois montré ?
Sur son « Blog d’un odieux connard », dont je recommande la lecture, l’auteur s’interroge avec humour et à juste titre sur la pertinence de l’écriture inclusive : « Vous avez déjà essayé de faire passer un texte inclusif dans un logiciel pour malvoyants ? […] Cela se transforme en purée incompréhensible matinée de pauses longuettes sur tous les mots accordés, et empêche l’accès aux contenus dans ladite écriture. Chose amusante : les défenseurs de l’écriture inclusive eux-mêmes assument le fait que ce ne soit pas lisible. Donc, rappelez-moi : c’est fait pour plus de tolérance, mais c’est accessible à moins de gens qu’avant ? » [13]
Quoi qu’il en soit, seriez-vous prêt·e·s à lire tout SPS en écriture inclusive ?
[1] Collin-Zahn S, SPS n° 307, janvier 2014. Sur pseudo-sciences.org
[2] Le Callennec S, François É, Magellan et Galilée – Questionner le monde CE2 Éd. 2017 – Livre élève, Hatier, 2017. Destiné aux élèves de CE2, il utilise une graphie dont le but est de respecter l’égalité des sexes. Sur editions-hatier.fr
[3] Guide pratique pour une communication publique sans stéréotypes de sexe. Sur haut-conseil-egalite.gouv.fr
[4] Manuel d’écriture inclusive. On peut télécharger le manuel sur les sites ecriture-inclusive.fr ou egalite-femmes-hommes.gouv.fr
[5] Enquête Harris Interactive pour l’Agence Mots-Clés, 11 et 12 octobre 2017. Sur harris-interactive.fr
[6] Jougla A, « Je réfute les termes ‘auteure’ ou ‘autrice’, le vrai féminisme c’est de m’appeler ‘auteur’ », Huffington Post, 29 août 2017. Sur huffingtonpost.fr
[7] Kintzler C (philosophe et vice-présidente de la Société française de philosophie, professeur émérite à l’université Lille III), « L’écriture inclusive pour les malcomprenant·e·s sexistes comme vous et moi », 19 octobre 2017. Sur Causeur.fr
[8] « Pour ou contre l’écriture inclusive à l’école ? Deux enseignantes témoignent » TV5MONDE, 17 octobre 2017. Sur information.tv5monde.com
[9] Déclaration de l’Académie adoptée à l’unanimité, jeudi 26 octobre 2017. Sur academie-francaise.fr
[10] Pinker S, L’instinct du langage, Odile Jacob, 1999, 2008 et Connaissance de la nature humaine, Odile Jacob, 2002, 2005. Voir aussi Theillier D, « La redécouverte de la nature humaine par la biologie évolutionniste (1) », Contrepoints, 25 décembre 2013. Sur contrepoints.org. Voir aussi Lenoire A., « Les nourrissons et le langage », 15 novembre 2006. Sur pseudo-sciences.org
[11] Sastre P (journaliste scientifique, auteur de La domination masculine n’existe pas, Anne Carrière, 2015), « L’écriture inclusive, ça marchera jamais (et tant mieux) », Huffington Post, 4 octobre 2017. Sur slate.fr
[12] Revel JF, « Le sexe des mots », Le Point, publié le 11 juillet 1998, modifié le 25 janvier 2007. Sur lepoint.fr
[13] « L’écriture pas très inclusive », Blog d’un odieux connard, 14 novembre 2017. Sur unodieuxconnard.com
1 On lit dans le manuel : « Par ailleurs, Mots-Clés n’entend pas modifier les textes et les titres institutionnels à valeur patrimoniale, par souci du respect de l’intégrité de formulations historiquement situées : ainsi, nous continuerons à parler de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, mais aurions sans doute plaidé pour une formulation alternative, comme Déclaration des droits humains et du·de la citoyen·ne, si la rédaction de ce texte avait été engagée de nos jours. »
2 Steven Pinker a été professeur au département de sciences cognitives et cerveau au Massachusetts Institute of Technology pendant 21 ans avant son retour à l’université Harvard en 2003. Il est connu en particulier pour son travail sur le processus d’apprentissage du langage chez les enfants qui l’a conduit à donner une base biologique au concept de grammaire générative universelle du linguiste Noam Chomsky. Site : stevenpinker.com/
3 Voir Bricmont J, Noam Chomsky, un franc-tireur controversé, Éditeur Herne, 2012. www.philomag.com/les-livres/…