L’autisme, énigme pour la science et cible idéale pour la pseudoscience

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L’autisme, énigme pour la science et cible idéale pour la pseudoscience Imprimer Envoyer
Écrit par Brigitte AXELRAD, publié dans les dossiers de l-Observatoire Zététique
Mardi, 07 Avril 2009 18:10
« Il fallait trouver un coupable, et ce fut la mère qui fit les frais de cette nouvelle croisade. » [1] 


Sommaire de la page

Introduction


L’autisme est un trouble du comportement, qui se manifeste par une inadaptation à l’environnement familial et social, et une impossibilité partielle ou totale à communiquer avec son entourage. « Autisme » vient du grec « autos », qui signifie « soi-même », le terme désignant le repli sur soi.

L’autisme concerne environ quatre personnes sur dix mille. Il est trois à quatre fois plus fréquent chez les garçons que chez les filles. Aujourd’hui, plus de soixante ans après la première description de l’autisme, on considère qu’il est plus approprié de parler « des autismes », de « syndromes autistiques », ou de « troubles envahissants du développement ». Il y a, en effet, malgré l’existence de caractéristiques communes, une très grande hétérogénéité entre les syndromes autistiques. De même, leur degré peut varier considérablement d’une personne à l’autre, ainsi que leur évolution. On ignore jusqu’à présent quelles sont les causes de l’autisme. Nous verrons plus loin cependant que les recherches actuelles sur des causes neurologiques et génétiques suivent des pistes intéressantes. Cette ignorance des causes et la souffrance des parents, qui apprennent l’autisme de leur enfant pendant les premières années de leur vie, font de l’autisme un terrain idéal pour les théories pseudoscientifiques et les traitements déviants. Parfois les symptômes autistiques peuvent s’atténuer dans un domaine particulier sans raison apparente, semblant accréditer une théorie et une méthode qui se révélera par la suite inefficace. L’exploitation de la crédulité humaine est, dans un tel contexte, sans limites.


L’identification de l’autisme


L’autisme a été décrit en 1943 par Léo Kanner, psychiatre américain, qui montra, à partir d’onze cas d’enfants suivis depuis 1938, que plusieurs troubles, auparavant dispersés sous des appellations variables, ne formaient qu’une seule maladie. Kanner décrivit l’autisme comme un trouble affectif de la communication et de la relation n’atteignant pas l’intelligence. Il s’agissait selon lui d’un trouble inné, c’est-à-dire présent dès la naissance. Les parents n’en étaient donc pas responsables, mais il les décrivit d’abord comme des parents froids, rigides et la mère comme une « mère frigidaire ». Les parents étaient souvent des psychiatres et des psychologues et leurs enfants manifestaient des performances jugées exceptionnelles, surtout sur le plan de la mémoire :

« Ces enfants étaient des sortes de cobayes car le souci de performance était le moteur des parents plutôt que la chaleur humaine et le plaisir d’être ensemble. Ils étaient comme gardés dans des frigidaires qui ne se décongelaient jamais. »  (Kanner, 1952)

Cette forme d’autisme prit le nom d’« autisme de Kanner ».

Dans le même temps, en Autriche, Hans Asperger, psychiatre, décrivait  des « psychopathes autistiques pendant l’enfance », caractérisés par des bizarreries et des aptitudes intellectuelles pouvant aller « de la débilité au génie. »  Asperger était convaincu d’une origine « organique » de l’autisme. Lui aussi décrivait des parents particuliers, originaux, ayant certains traits autistiques, ce qui confirmaient ses vues sur l’hérédité de la maladie. L’autisme, qu’il décrivit, prit le nom d’« autisme d’Asperger ». D’après la littérature, les enfants de cette catégorie ont souvent une forme très élaborée et très précoce de langage.

Depuis que l’autisme a été identifié, de nombreuses théories se sont affrontées pour imposer leur vision de ses causes.


L’ignorance des causes de l’autisme conduit à des théories et à des traitements pseudoscientifiques


1 – La théorie psychanalytique

À la fin des années 1960, Bruno Bettelheim [3], rompit avec la conception d’un autisme « organique » et imposa une conception psychanalytique associée à son expérience des camps de Dachau et de Buchenwald. Il compara le repli autistique de l’enfant à celui de certains déportés, plongés dans l’environnement hostile du camp de concentration :

 « Dans les camps de concentration allemands, je fus le témoin incrédule de la non réaction de certains prisonniers aux expériences les plus cruelles. Je ne savais pas alors, et ne l’aurais pas cru, que j’observerais, chez des enfants, dans l’environnement thérapeutique le plus favorable, un semblable comportement engendré par ce que ces enfants avaient vécu dans le passé. »  (Bruno Bettelheim, 1969)

Cette explication de l’autisme, à la fois simple et dramatique, tombée du ciel, ou plutôt surgie de l’enfer, nous fascina quand nous étions étudiants, puis jeunes professeurs de philosophie. Nous prîmes plaisir à l’enseigner à nos élèves, car non seulement elle donnait enfin réponse à cette grande interrogation que représentent les bizarreries de cette maladie, mais encore elle rendait limpides les comportements les plus aberrants et leur donnait un « sens », que nous découvrions peu à peu. De plus, la source de cette théorie, puisée dans l’expérience des camps de Bettelheim, lui apportait une caution absolue et forçait notre respect.

Reportant le schéma de la « situation extrême » des camps sur la famille, Bettelheim pensait que l’enfant autiste avait reçu de ses parents, de sa mère essentiellement, le message inconscient selon lequel tout le monde se porterait beaucoup mieux, s’il n’existait pas. En réponse à ce message, l’enfant « choisissait » de s’enfermer dans « une forteresse vide », un monde intérieur privé de vie, et coupait ainsi tout contact et toute communication avec son entourage. Bettelheim reprendra à son compte le terme de « mère frigidaire », que Kanner avait retiré en 1969 dans un discours prononcé devant les parents, en leur demandant de l’excuser pour cette mauvaise intuition qui avait entraîné pour eux de terribles conséquences. Les trois principaux cas rapportés par Bettelheim dans La forteresse vide, Marcia, Laurie et Joe, bien que très différents les uns des autres, reçurent tous la même interprétation théorique. Dans l’École Orthogénique de Chicago, Bettelheim prétendra recréer un environnement favorable se substituant à l’environnement parental, destructeur, mettant ainsi en pratique cette conviction :

« Si un milieu néfaste peut conduire à la destruction de la personnalité, il doit être possible de reconstruire la personnalité grâce à un milieu particulièrement favorable. »

En octobre 1974, la première chaîne de télévision française  présenta une série d’émissions, réalisées par Daniel Karlin, sur Bruno Bettelheim, qui contribua à diffuser largement la conception de celui-ci dans l’opinion. Ces émissions trouvèrent une place de choix dans les centres de documentation des lycées et furent montrées à loisir aux élèves, en cours de philosophie. Fondateur de l’école orthogénique de Chicago, Bettelheim prétendait avoir guéri des dizaines d’enfants autistes.

Pierre Debray-Ritzen, directeur du service de pédopsychiatrie à l’hôpital Necker Enfants Malades de Paris, réagit à cet évènement médiatique par un article publié dans le Figaro et intitulé « Bettelheim est-il un charlatan ? ».  Interviewé par Yves Christen, médecin, il répondit : « Je n’aurais sans doute pas réagi aussi sévèrement si la télévision n’avait pas accordé cinq heures – quatre fois une heure un quart – au fondateur de l’école orthogénique. Cinq heures sans aucune contrepartie, comme si Bettelheim représentait l’état actuel des connaissances en pédopsychiatrie, comme si l’on avait affaire à un Prix Nobel ou à une personnalité indiscutable. […]  Bettelheim prétend guérir les psychoses infantiles à 80 %… Cette prétention est aussi monstrueuse que celle d’un médecin qui affirmerait avoir guéri des leucémies aiguës dans les mêmes proportions. […] Seules les recherches biochimiques, génétiques et psycho pharmacologiques nous permettront de progresser. Je regrette que certains se fourvoient encore dans des directions erronées, comme celle de Bettelheim. Ce n’est pas en bannissant les médicaments et en ayant recours à la seule psychothérapie, que l’on obtiendra des résultats positifs. »

Malgré les objections, Bruno Bettelheim ne reviendra jamais sur sa théorie, ni sur ses prétentions. Dans le chapitre, « Bettelheim l’imposteur », du Livre Noir de la Psychanalyse, Richard Pollak montre avec quelle obstination il défendra l’analogie terrifiante entre les gardiens nazis des camps et les mères d’enfants autistes. Dans son livre, Bruno Bettelheim ou la fabrication d’un mythe, (2003), Pollak met en lumière les bases sur lesquelles s’est fondé le « mythe Bettelheim ». Après Bettelheim, Lacan, Klein, Dolto et d’autres déclineront de diverses façons la théorie psychanalytique sur l’autisme. Comme toutes les difficultés psychiques rencontrées par l’enfant, l’autisme prendra sens dans LA THÉORIE, à savoir dans le lien défavorable à la mère et, sur ce sujet, cette  interprétation sera poussée à son paroxysme, la mère devenant « mortifère ». Pour « aider » l’enfant autiste, il faudra donc substituer le thérapeute à sa mère naturelle. L’enfant autiste, déjà coupé par sa maladie de son environnement, sera privé pour son bien de ses parents.

Autiste « de haut niveau » selon ses propres termes, Gunilla Gerland [4] écrivit en 1998 :

« Nombre d’entre nous qui sont autistes de haut niveau ont été analysés en vertu du modèle psychodynamique/psychanalytique, souvent par des thérapeutes bien intentionnés, mais la plupart d’entre nous n’en a retiré aucune aide, beaucoup se sont sentis dégradés, et certains en ont été blessés. »

Parallèlement à la psychanalyse, d’autres théories sur l’autisme ont vu le jour et se sont nourries de l’ignorance des causes réelles de la maladie et de la détresse des parents d’enfants autistes.

2 – Les marchands d’espoir : autres causes, autres méthodes, autres traitements

  • L’enfant Indigo

Le Mouvement Kryon s’est emparé de l’autisme pour l’interpréter comme un trouble des enfants Indigo. Selon Nancy Ann Tapp, médium, ces enfants ont la « chance » d’avoir un halo bleu, ce qui explique leurs difficultés (hyperactivité, dyslexie, échec scolaire, autisme…). Ce sont des êtres suprêmes, envoyés sur terre par Kryon, pour changer le monde :

« Nous rappelons que l’état Indigo constitue un réel handicap qui s’assortit le plus souvent d’une si profonde souffrance, que cet état peut conduire à des “tableaux cliniques” tels ceux de la psychose, de l’autisme ou à des conduites suicidaires, boulimiques ou anorexiques graves qui pourraient être évités, ou rapidement guéris, si l’état Indigo était tout simplement compris dans sa nature profonde. »

Le traitement « naturel » de l’autisme découle alors de l’interprétation délirante de ses causes :

« Chaque traitement de guérison est différent. Dans le cas d’enfants Autistes, TDA (trouble de déficit d’attention) et Asperger, un flux des pures énergies électromagnétiques d’Amour Inconditionnel ralentit la génération aléatoire de pensées et favorise un environnement de pensée synchronisée circulaire ou de “pensée par cerveau global”. En d’autres mots, un flux de la substance de base de la Création, les quanta, cordes ou Sphères Dorées d’énergie, s’écoulent à travers les mains des Guérisseurs Trinité et des Guérisseurs Avancés en un processus naturel, créant un écoulement régulier de pulsations d’énergie électromagnétique pure lequel, à son tour, crée une “pensée par cerveau global” synchronisée. Un écoulement fluide des énergies électromagnétiques rend l’enfant Autiste, TDA ou Asperger capable d’expérimenter la pensée synchronisée. Grâce à cette méthode naturelle, ils sont en mesure de faire l’expérience de la pensée par cerveau global synchronisée pour un fonctionnement plus efficace en 3D et cependant ils sont en mesure de maintenir leur connexion complète avec le Royaume Angélique de 4ème dimension. » (http://www.christslight.org/french/autisme/travail_autisme.htm)

Cette théorie aberrante offre l’illusion que les enfants autistes, au lieu de souffrir d’un trouble comportemental, sont l’avant-garde d’une nouvelle humanité, ce qui donne un sens à ce handicap pour certains parents.

  • Les vaccins

Andrew Wakefield, chercheur américain, a posé en 1998  l’hypothèse d’un lien entre la vaccination contre la rougeole et l’autisme. Le vaccin RRO causerait l’autisme, soit de lui-même, soit en raison du thimérosal qu’il contient, soit par une combinaison des deux. Des millions de dollars ont été investis pour étudier cette hypothèse effrayante, sans que l’on trouve de preuve scientifique pour la soutenir. Si la vaccination était une cause d’autisme, le nombre d’autistes augmenterait lorsque la proportion d’enfants vaccinés s’accroît. Or ce n’est pas le cas. L’autisme continue à augmenter même quand la vaccination contre la rougeole diminue. De même, on peut supposer que si la vaccination était une cause d’autisme, les enfants non vaccinés devraient avoir un risque d’autisme plus faible que les enfants vaccinés. Or ce n’est pas non plus le cas, l’autisme touchant un enfant sur 100 ou 150, vaccinés ou non.

Des parents ont décidé de ne plus faire vacciner leurs enfants, ce qui présente aussi des risques, qui peuvent avoir des conséquences lourdes sur leur santé. Certains d’entre eux ont créé des sites web anti-vaccination, prétendant que ceux qui préconisent la vaccination  entretiennent des liens commerciaux avec les laboratoires pharmaceutiques, argument qui peut tout aussi bien se retourner contre les groupes antivaccination.

  • La sécrétine

La sécrétine est une hormone digestive qui facilite le diagnostic des problèmes gastro-intestinaux. Le bruit s’est répandu que l’état d’un enfant autiste avait été significativement amélioré après qu’on lui ait injecté une dose de sécrétine. Sur la base de ce cas isolé, des milliers de parents acceptèrent de faire procéder à des injections sur leurs enfants.

L’absence de preuves positives en faveur de l’hormone n’a pas affaibli l’intérêt pour la sécrétine, comme traitement de l’autisme.

  • La diméthylglycine

La diméthylglycine est aussi appelée vitamine B15. Elle est habituellement considérée comme une substance renforçant l’énergie ou l’efficacité du système immunitaire. Elle est souvent vendue sous le label de traitement contre l’autisme. Elle améliorerait le regard et la parole, et réduirait la frustration des personnes autistes.  Mais aucune étude sérieuse n’a permis d’affirmer l’efficacité de la VB15.

  • La thérapie d’intégration auditive

Dans les années 1980, un français, le docteur Guy Bérard a inventé la thérapie d’intégration auditive supposée normaliser l’audition. Elle consiste en une exposition aux sons à des volumes et des tons différents. Les personnes autistes subissent des sessions d’une demi-heure deux fois par jour, pendant environ dix jours. Cette méthode suppose que le système sensoriel des autistes se normalise en s’adaptant à des sons différents et aléatoires. Les partisans de cette thérapie déclarent qu’elle améliore la capacité de parler, la compréhension, le regard, la mémoire et le comportement social des autistes.

En 1998, dans le journal Pediatric, l’American Academy of Pediatrics’ Committee on Children disait  ne pas pouvoir confirmer les déclarations des partisans de ce traitement.

  • La communication facilitée

La communication facilitée, ou psychophanie, a été créée au début des années 1990, en Australie, par Rosemary Crossley et introduite en France par Anne-Marguerite Vexiau. C’est une méthode destinée à aider les individus atteints de troubles sévères du développement à s’exprimer par le biais d’un clavier d’ordinateur. Elle révélerait la capacité d’expression de beaucoup d’autistes. Grâce à elle, de jeunes enfants n’ayant jamais pu communiquer avec d’autres personnes parviendraient à exprimer leurs sentiments et à dialoguer. On comprend alors que la communication facilitée ait été peu critiquée par les parents y ayant recours. Pourtant il semble bien que les messages attribués aux autistes soient en réalité le fait des praticiens appelés « facilitants ». Les « facilitants » semblent généralement inconscients de leur influence.

 L’ American  Psychological Association a pris position contre la communication facilitée en 1994, faute de pouvoir prouver son efficacité.  Malgré cela, elle continue à être utilisée, notamment en France. Elle peut aussi engendrer une illusion dangereuse et des conséquences désastreuses. En effet, il y a une similitude entre la psychophanie et les thérapies de la mémoire retrouvée, qui amènent les patients à accuser leurs parents de sévices sexuels. D’après le Dictionnaire des Sceptiques du Québec : « On enseigne (…) aux facilitants qu’environ 13 % de leurs clients ont été victimes de ces sévices, ce qui pourrait inconsciemment les influencer dans leur travail. » Dans les thérapies de la mémoire retrouvée, le praticien suggère au patient, enfant ou adulte, de se « souvenir » d’abus sexuels dont il aurait été victime. De nombreux « souvenirs » réprimés de sévices sexuels sont fabriqués par cette suggestion. La communication facilitée a entraîné les mêmes effets : des facilitants ont dénoncé des abus sexuels commis par les parents sur leurs enfants et ainsi des parents d’enfants handicapés mentaux ou physiques ont été accusés. Aux États-Unis, le Facilitated Communication Institute (FCI) fait partie de l’École des Sciences de l’Éducation de l’Université de Syracuse. Fondé en 1992, le FCI mène des recherches, offre une formation aux futurs facilitants, tient des séminaires et conférences, publie un bulletin trimestriel, et produit et vend des documents qui font sa promotion. Malgré les critiques, le FCI est en plein essor.

Ces méthodes et leurs erreurs ont nourri chez les parents d’enfants autistes des illusions dangereuses, aux conséquences parfois désastreuses.

Actuellement, les recherches menées en neurosciences et en génétique apportent l’espoir de progresser dans l’identification sérieuse des causes de la maladie.


Les avancées dans l’étude des causes possibles de l’autisme


1 – L’hypothèse neurologique

Courant février 2009, la revue en ligne PLoS ONE [5] publie une étude de l’équipe conduite par Nathalie Boddaert, présentée devant l’Académie de médecine. Cette étude met en évidence, par l’imagerie par résonance magnétique (IRM), l’association de l’autisme avec des anomalies cérébrales essentiellement localisées au niveau du lobe temporal. Les IRM de 77 enfants autistes d’environ 7 ans (64 garçons et 13 filles) ont été comparées à celles de 77 enfants témoins, au même âge et non porteurs du syndrome de l’autisme. Les deux groupes, autiste et témoin, ont été choisis en respectant les critères statistiques et d’échantillonnage. Ces enfants ont fait l’objet d’un bilan pédopsychiatrique, neuropsychologique, métabolique et génétique très détaillé. Alors que chez les enfants témoins, aucune anomalie n’a été décelée, chez 48% des enfants autistes des anomalies prédominent au niveau de la substance blanche [6]. Il est à noter que ces anomalies, notamment les lésions de la matière blanche, ne sont pas spécifiques de l’autisme et sont trouvées dans d’autres pathologies mentales. Les anomalies IRM peuvent permettre de distinguer des sous-catégories d’autisme.

Par ailleurs, une recherche menée en 2004 par Monica Zilbovicius,  (Inserm-CEA), en association avec l’Université de Montréal, avait montré que le cerveau des autistes ne réagit pas normalement au son de la voix. [7]

Le cerveau des autistes ne réagit pas non plus comme celui des sujets normaux aux expressions du visage. Le sujet sain saisit de nombreuses informations à travers l’émotion d’un visage – colère, rire, tristesse, etc. À l’IRM, cela se traduit par une activité d’une zone du cortex appelée « aire fusiforme des visages ». Chez l’autiste, on n’observe pas d’activation de cette aire. Ainsi, bien qu’il ne soit ni aveugle ni sourd, il semble que l’autiste ne décode pas les expressions du visage, ni celles de la voix. Ces deux stimuli sont étroitement liés aux interactions sociales.  Ce qui est confirmé par les témoignages d’autistes d’Asperger qui ne comprennent généralement pas les expressions non verbales de leur interlocuteur et doivent les « apprendre ».

Selon les chercheurs de l’INSERM-CEA, l’IRM est considéré comme « un outil pertinent pour le bilan clinique de l’autisme » et « une nouvelle piste de recherche à approfondir pour étudier les bases neurologiques » de la maladie.

Ces résultats montrent l’importance de faire avancer la recherche dans le domaine des neurosciences, et plus particulièrement de l’imagerie cérébrale. Les chercheurs ne présentent pas les résultats de leurs travaux comme des conclusions, mais seulement comme des indications encourageantes :
« Ces données, provenant de l’analyse d’images cérébrales par résonance magnétique (IRM), pourraient contribuer à distinguer des sous-groupes dans l’autisme et, de ce fait, à faire avancer la recherche des causes de la maladie » concluent les auteurs dans la revue PLoS ONE.

2 – L’hypothèse génétique

Outre ces indications sur les causes neurologiques, il semble bien qu’il y ait aussi des facteurs génétiques de l’autisme. C’est ce que dit Michel Lemay, spécialiste de l’autisme [8] :

« Quand les parents nous demandent quelles sont les causes de l’autisme, nous n’en savons rien. Nous pouvons dire que cela se joue dans le cerveau, donc que ça n’est pas d’ordre relationnel, c’est important. Nous savons aussi qu’il y a des facteurs génétiques. C’est une certitude car quand il y a deux jumeaux vrais, le deuxième jumeau, dans une proportion extrêmement significative, est atteint d’autisme comme le premier ; mais pas tous les jumeaux vrais. Donc ça montre bien que le facteur génétique pèse lourd, mais n’est pas la seule explication. Tout ceci quand on l’additionne ne constitue pas une explication spécifique, et il est probable que ce que l’on met actuellement sous les termes d’autisme et de troubles envahissants du développement, c’est un dysfonctionnement cérébral créé par des causes multiples, où finalement les différentes zones cérébrales n’arrivent pas à entrer fonctionnellement en relation harmonieuse les unes par rapport aux autres et à partir de cela, déclenchent les perturbations neuro-perceptuelles dont je viens de parler. »

Robert Plomin, spécialiste de génétique comportementale [9], précise qu’en ce qui concerne les jumeaux identiques, si l’un est autiste, l’autre a 65% de probabilités de l’être, et les faux jumeaux beaucoup moins. Pour eux, la probabilité est autour de 15%. Il ajoute :
«  Trois autres études ont obtenu les mêmes résultats. Elles ont changé la recherche sur l’autisme : il est depuis considéré comme l’un des troubles les plus génétiques. Aujourd’hui, une douzaine d’études internationales essaient de déterminer les gênes de l’autisme. Et de nombreux aspects du comportement montrent une influence génétique. » (2008, Les Nouveaux Psys, p. 75)

Un article paru dans le Figaro du 31 mars 2009 fait état de l’identification par l’équipe de l’Institut Pasteur d’ « un nouveau gène situé sur le chromosome 22 impliqué dans cette maladie » :

« Une équipe de l’Institut Pasteur sous la direction de Thomas Bourgeron ( en collaboration avec l’Inserm, les services de psychiatrie du Pr Marion Leboyer au CHU Créteil, du Pr Marie Christine Mouren-Simeoni au CHU Robert-Debré à Paris et du Pr Christopher Gillberg de Göteborg en Suède) vient d’identifier un nouveau gène situé sur le chromosome 22 impliqué dans cette maladie de la maturation cérébrale. Elle vient également de décrypter son rôle clé au niveau de la communication entre les neurones. » [10]

Il apparaît donc que pour progresser dans la connaissance des causes de l’autisme, il faille continuer d’approfondir les recherches, autant dans le domaine des neurosciences que dans celui de la génétique, malgré les freins que leur oppose la psychanalyse.


Les freins de la psychanalyse


En effet, quelques soient les efforts pour avancer dans la recherche des causes, la théorie psychanalytique de l’autisme imprègne toujours les esprits d’un grand nombre de praticiens. Comparées aux délires de certaines autres conceptions, elle apparaît plus sérieuse, plus respectable, plus prestigieuse, mais elle est de ce fait plus pernicieuse.

En novembre 2007, le rapport du CCNE, (Comité consultatif national d’éthique pour les Sciences de la vie et la santé), sur « La situation en France des personnes, enfants et adultes, atteintes d’autisme », a pointé la nécessité d’abandonner l’explication unique, qui rend la mère responsable de l’autisme de son enfant. Cette théorie ne peut que bloquer la progression de la connaissance de l’autisme et désespérer les parents, déjà impuissants devant les difficultés extrêmes de leur enfant :

 « Considérer la mère comme coupable du handicap de son enfant, couper les liens de l’enfant avec sa mère, attendre que l’enfant exprime un désir de contact avec le thérapeute, alors qu’il a une peur panique de ce qui l’entoure, font mesurer la violence qu’a pu avoir une telle attitude, les souffrances qu’elle a pu causer, et l’impasse à laquelle cette théorie a pu conduire. »

Ce rapport indique que depuis les années 1980, la classification internationale des syndromes autistiques comme « troubles envahissants du développement » a conduit à « l’abandon de la théorie psycho dynamique (psychanalytique) de l’autisme et de la notion de “psychose autistique” dans la quasi-totalité des pays, à l’exception de la France et de certains pays d’Amérique latine, où la culture psychanalytique exerce une influence particulièrement importante dans la pratique psychiatrique. »

Mais, d’après ce rapport, et c’est un espoir, il semble que certains psychanalystes, encore minoritaires, remettent en question la conception psychanalytique et acceptent de participer à des équipes multidisciplinaires de prises en charge des personnes atteintes d’autisme.

Michel Lemay, exprime ainsi son point de vue sur l’erreur de la psychanalyse : « Dans le cas de l’autisme, je crois que la psychanalyse s’est trompée. (…) Le message de la psychanalyse, qui a longtemps été de dire, et encore hélas chez beaucoup d’auteurs français, français de France, que l’autisme peut être créé par des désirs inconscients, mortifères, des parents, par des troubles où le parent maintient l’enfant dans une symbiose de telle sorte qu’il ne peut pas se tourner vers le père, et de là qu’il ne peut pas naître à une vie psychique, ces hypothèses-là, je suis très sévère à leur égard. Elles culpabilisent les parents, elles ne collent absolument pas avec les observations que nous avons pu faire sur maintenant près de 600, et oui, sur ce plan là je suis très sévère en disant : il faut tourner cette page et aller vers ailleurs. »

Il reste que si des thérapies éducatives et comportementales non psychanalytiques, telles que les méthodes ABA [11], TEACCH [12], TED [13], … semblent obtenir des résultats sur certains patients, elles sont encore très décriées par les professionnels français, d’inspiration profondément psychanalytique, qui les traitent de dressage pavlovien [11]. Mais selon Paul Tréhin, Secrétaire Général de L’Organisation Mondiale de l’Autisme : « Ce qui est mauvais, c’est de croire qu’il existe “la solution” au problème de l’autisme. L’illusion qu’un jour il y aura une “baguette magique” qui fera disparaître l’autisme, est une des croyances tenaces parmi les parents aussi bien que parmi certains professionnels. »


Conclusion


Il semble que la connaissance de l’autisme progresse pas à pas grâce aux études en neurosciences par IRM et aux recherches en génétique. Toutefois, les chercheurs savent qu’ils sont encore très éloignés d’une explication globale des causes de l’autisme, mais les résultats déjà obtenus montrent que les voies suivies sont les bonnes. Parallèlement, la théorie psychanalytique exerce toujours en France une fascination sur les médias, une large partie des psychologues et des professionnels éducatifs, du corps médical et de l’opinion publique, malgré les souffrances et les échecs qu’elle a engendrés, en faisant de la mère la principale responsable de la maladie de son enfant. Eric Kandel, neurobiologiste américain, prix Nobel de médecine en 2000 pour ses recherches sur la mémoire, en tire cette conclusion :

« Si la psychanalyse reste figée sur son passé, elle restera une philosophie de l’esprit, une poétique, mais certainement pas une science » (Eric Kandel, article paru dans La Recherche n°397 01/05/2006)

Les théories qui font de l’autiste un extraterrestre tombé du ciel, ou un emmuré vivant dans une forteresse vide, ne se mettent pas en position de comprendre l’autisme. Car si on ne peut pour l’instant ni expliquer, ni guérir cette maladie, il faut au moins faire converger les efforts vers une compréhension plus juste et une aide plus efficace. Chaque fois que des gens souffrent de maux dont on ne connaît pas les causes, les théories pseudoscientifiques les plus fantaisistes s’engouffrent dans la brèche. Les gens rendus crédules par leur souffrance sont prêts à les admettre, sans voir les dangers qu’elles représentent.


Notes


[1] Violaine Guéribault, « Les mères forcément coupables », in Le Livre Noir de la Psychanalyse, p.653. L’auteur souligne, dans ce chapitre, l’insistance avec laquelle Freud rendit les parents responsables des souffrances psychiques de leurs enfants au travers, entre autres, du complexe d’Œdipe  et  du complexe de castration.

[2] Ecouter l’autisme : Le livre d’une mère d’enfant autiste, Anne Idoux-Thivet, éditions Autrement, paru le 3 Février 2009. Présentation de l’éditeur : « La prise en charge des enfants autistes fait aujourd’hui l’objet d’âpres débats en France. On y oppose bien souvent les tenants des méthodes éducatives à ceux d’une prise en charge exclusivement psychiatrique ; on renvoie dos à dos parents et soignants. Par peur de bousculer les vieilles certitudes, on hésite à les enrichir en s’appuyant sur les fabuleuses perspectives qu’ouvrent les neurosciences. Ce témoignage, écrit par la mère de Matthieu, un petit garçon autiste, veut réconcilier les deux approches et décloisonner les mondes (…) L’auteur ne donne pas de leçon ni de mode d’emploi ; elle s’adresse à tous les parents, aux soignants et à tous ceux qui côtoient l’autisme de près ou de loin. II ne s’agit plus seulement de partir en guerre contre l’autisme ou de le vaincre, mais de l’apprivoiser en jouant, pour sortir l’enfant de son isolement. »

[3] Bruno Bettelheim est né à Vienne le 28 août 1903. Il dit y avoir reçu une formation psychanalytique dans le sillage de Freud. En 1938, il est pris dans une rafle et interné à Dachau puis à Buchenwald. Il échappe à l’extermination et émigre aux Etats-Unis. À la fin de l’année 1943, il est nommé principal de l’École Orthogénique Sonia Shankman à l’Université de Chicago. À son arrivée, il annonce son intention de diriger l’école selon des principes psychanalytiques. Il dira avoir guéri des dizaines d’enfants autistes grâce à un environnement favorable qui prend le contre-pied de l’environnement familial, qu’il décrit comme destructeur et cause de l’autisme. Il se suicidera le 13 mars 1990, en s’asphyxiant dans un sac en plastique.

[4] Gunilla Gerland est un écrivain suédois. Elle a été diagnostiquée autiste à 29 ans et a essayé de rendre compte de l’autisme tel qu’elle en a fait l’expérience. Elle se désigne elle-même comme « autiste de haut niveau ».
Voici les thèmes qu’elle développe : les causes de l’autisme sont uniquement biologiques, la réalité des autistes est niée, l’autisme est un développement différent, la théorie de la relation à l’objet des psychanalystes n’est pas pertinente.
D’autres personnes autistes se sont elles aussi exprimées sur ce sujet, telles que Temple Grandin, Wendy Lawson, Marc Segar, Birger Sellin, Donna Williams.

[5] Revue en ligne PLoS ONE 4(2) : e4415.doi :10.1371/journal.pone.0004415
PLoS One est une revue scientifique exclusivement en ligne, créée fin 2006, et qui couvre tous les domaines de la biologie et de la médecine.

[6] La substance grise surtout constituée des noyaux des cellules nerveuses (neurones) se trouve à la surface du cerveau. Cette partie du tissu nerveux constitue le cœur du traitement de l’information nerveuse. La substance blanche, que l’on trouve plus au centre du cerveau, est constituée des fibres nerveuses assurant la transmission des messages nerveux entre les neurones.

[7] (La Recherche n°379, 2004) :
« Nous avons réalisé à Orsay, annonçait Monica Zilbovicius, avec cinq autistes adultes et huit sujets sains, la même expérience que Pascal Belin [6] avait effectuée. Sachant que la moitié des autistes ne parviennent jamais à parler, nous avons volontairement choisi des personnes qui maîtrisaient la parole, pour éviter tout biais lié au non développement du langage. Tout en observant leur cerveau par IRM fonctionnelle, nous avons fait écouter à tous les sujets des séquences de sons alternant voix humaine (parole mais aussi cris, rires, chants) et autres bruits (cloche, moteur, musique, cris d’animaux). Chez tous les sujets normaux, on note une activation dans l’aire de perception de la voix quand il s’agit de sons vocaux alors qu’on n’en note aucune chez les autistes. Tous, sauf un, ont réagi de la même façon à la voix qu’aux autres sons. À la fin du test, nous leur avons demandé ce qu’ils avaient entendu. Les sujets sains ont noté des voix et des sons non vocaux tandis que le seul autiste qui se souvenait avoir entendu de temps en temps une voix était celui qui avait activé l’aire de la voix durant l’examen. Que peut-on en déduire ? La voix est porteuse d’informations sur ce que pense l’autre, notamment au travers de ses intonations. On sait qu’à la base de l’interaction sociale, il y a la perception de l’autre personne. » Pascal Belin, est docteur en Sciences cognitives. Il a travaillé au Département de Psychologie à l’Université McGill de Montréal et à l’Université de Glasgow. Pour rechercher le rôle du traitement temporal dans le langage, il a mesuré l’asymétrie de l’activation cérébrale en utilisant un tomographe à émission de positron (PET).

[8] Michel Lemay est canadien. Il est pédopsychiatre à l’hôpital Sainte-Justine, à Montréal, où il dirige depuis 25 ans la clinique de l’autisme et des troubles envahissants du développement, et professeur à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal. Il a suivi et soigné près de 600 enfants autistes. Il s’exprimait dans le cadre d’un entretien à propos de son livre, L’autisme aujourd’hui, en 2004.

[9] Robert Plomin est français. Il est professeur de génétique comportementale à l’Institut de Psychiatrie du King’s College (Londres), il a créé en 1994 le Centre de recherche en psychiatrie développementale, génétique et sociale (Londres), qu’il dirige aujourd’hui.

[10] Suite de l’article du Figaro du 31 mars 2009 « (…) Les chercheurs apportent ainsi de nouvelles pièces au complexe puzzle de l’autisme. Ces travaux sont publiés en avant-première sur le site de Nature Genetics. L’autisme ou plutôt les syndromes autistiques, dont les origines restent encore bien mystérieuses, ont longtemps été l’objet d’une guérilla entre les tenants du courant psychanalytique qui, sous l’impulsion de Bruno Bettelheim, mettaient sur le compte d’une mauvaise relation mère-enfant l’origine de ces difficultés et les scientifiques qui tentent de découvrir les anomalies de la maturation cérébrale impliquées dans ces troubles envahissants du développement. Parents et enfants ont longtemps fait les frais de ces deux approches si contradictoires. »

[11] ABA : Applied Behavior Analysis, qui signifie « Analyse appliquée des comportements »
Selon le site de la Vie, la méthode ABA est l’objet de critiques des professionnels français, d’inspiration psychanalytique :
« Le phénomène se développe dans un climat très tendu. Aba reste décriée par la grande majorité des professionnels français qui dénoncent un « dressage digne d’animaux de cirque » et un « conditionnement à la Pavlov (…) « L’Aba est une méthode violente, non pas physiquement, mais du fait qu’elle exerce une pression sur l’enfant », estime le psychiatre et psychanalyste Denys Ribas, directeur d’un hôpital de jour à Paris.

[12] TEACCH: Treatment and Education of Autistic and related Communication handicapped Children.  Programme initié aux Etats-Unis par Éric Schopler, destiné à enseigner aux parents des techniques comportementales et des méthodes éducatives permettant à leur enfant de s’insérer dans son environnement naturel et de favoriser le développement de son autonomie.

[13] TED : Thérapie d’échange et de développement. Elle s’appuie sur une conception neurodéveloppementale de l’autisme exposée dans Le Livre Noir de la Psychanalyse, article de Catherine Barthélémy, Expert du comité Autisme Europe (p.686-696). Après avoir décrit l’idée thérapeutique, Catherine Barthélémy conclut : « (…) c’est déjà un grand pas comparé aux approches culpabilisantes pour les parents et inefficaces, voire nocives pour l’enfant. »


Références


  • Belin P., Fillion-Bilodeau S., Gosselin F. (2008) The Montreal Affective Voices: A validated set of nonverbal affect bursts for research on auditory affective processing Behavior Research Methods 40(2) pp 531-9.
  • Bettelheim Bruno, (1969), La Forteresse Vide, trad. Paris, Gallimard.
  • Comité national consultatif d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé, Avis N° 102, « Sur la situation en France des personnes, enfants et adultes, atteintes d’autisme », novembre 2007.
  • Idoux-Thivet Anne, (2009),  Ecouter l’autisme : Le livre d’une mère d’enfant autiste, Autrement
  • Kandel Eric, (1999)  Am J. Psychiatry, 156, 505.
  • Kandel Eric, (2007), A la recherche de la mémoire, trad. Paris, Odile Jacob.
  • Kanner Leo, (1952), « Emotional interference with intellectual functioning », American Journal of Mental Deficiency, 56, (1952), p. 701-707.
  • La Recherche n°379, 01/10/2004 [1] H. Gervais et al. Nature Neurosciences.
  • Lemay Michel, (2004), L’autisme aujourd’hui, Paris, Éditions Odile Jacob.
  • Catherine Meyer and al, (2005), Le Livre noir de la psychanalyse, Les Arènes.
  • PLoS ONE 4(2) : e4415.doi :10.1371/journal.pone.0004415.
  • Pollak Richard, (2003), Bruno Bettelheim ou la fabrication d’un mythe, édit. Les Empêcheurs de penser en rond.
  • Routier Cédric,  Van Rillaer Jacques… (2008),  Les Nouveaux Psys, Paris, Les Arènes, p.75.

Liens Internet


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