La bactérie de Craig Venter accusée de plagiat

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par Brigitte Axelrad – SPS n° 297, juillet 2011

Selon Owni-Sciences, Craig Venter, biologiste à San Diego et fondateur de Celera Genomics, qui a créé la première bactérie synthétique, a signé son œuvre en introduisant dans l’ADN de cette bactérie une séquence de codes qui est, en réalité, une citation de James Joyce : « To live, to err, to fall, to triumph, to recreate life out of life. »1 On ne peut mieux résumer le travail du biologiste et de son équipe pour parvenir à ce résultat !

Les héritiers de James Joyce ont alors assigné en justice le chercheur pour violation de copyright. Ce procès, intenté à l’encontre de celui qui milite pour la brevetabilité du vivant, est particulièrement savoureux. Mais Craig Venter a « poussé le bouchon » encore plus loin en utilisant, dans une autre séquence du code de la bactérie, une citation modifiée de Richard Feynman, éminent physicien, précurseur visionnaire des nanotechnologies2 : « What I cannot build, I cannot understand », au lieu de l’originale : « What I cannot create, I do not understand »3. Craig Venter aurait peut-être dû insérer une note de bas de page dans la bactérie, pour donner ses sources et se protéger des contestations possibles !

1 « Vivre, errer, tomber, triompher, recréer la vie à partir de la vie. », citation tirée de Portrait de l’artiste en jeune homme.

2 Conférence de Richard Feynman en 1959, « There’s Plenty of Room at the Bottom »

3 « Ce que je ne peux pas construire, je ne peux pas le comprendre » au lieu de l’originale « Ce que je ne peux pas créer, je ne le comprends pas », qu’il avait écrite sur un tableau noir.

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