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Notes de lecture
Le Figaro reprise par l’UNADFI
Les ravages des faux souvenirs ou la mémoire manipulée. Note de lecture
Brigitte Axelrad, collection Une chandelle dans les ténèbres, book-e-book, 2010
Brigitte Axelrad est professeur honoraire de Philosophie et de Psychosociologie. Elle est membre du Conseil d’administration de l’Observatoire Zététique de Grenoble et du Comité de Rédaction de la revue « Science et pseudo-sciences » de l’Association Française pour l’Information Scientifique (AFIS).
« L’objectif de ce livre est de répondre de façon claire et pédagogique aux patients, aux familles, aux professionnels, aux juristes qui s’interrogent sur les thérapies dites de la mémoire retrouvée (TMR) et sur leurs conséquences destructrices pour tous ceux qui en sont victimes.
Les ravages des faux souvenirs ont commencé à sévir dans les années 80 aux États-Unis. Une association de défense des familles et des patients pris dans la tourmente des TMR s’est créée en 1992, à Philadelphie. Fondée par Pamela Freyd, elle a été rejointe par de nombreux chercheurs, professeurs d’universités, journalistes d’investigation. Les recherches et les publications scientifiques, ainsi que les nombreux procès intentés contre leurs thérapeutes et gagnés par des patients appelés « retractors », parce que revenus sur leurs accusations, ont contribué à faire reculer cette véritable « guerre des souvenirs », désignée ainsi à cause de l’âpre controverse entre ceux qui reconnaissaient le « syndrome des faux souvenirs » et ceux qui le niaient.
Ce livre ne parle pas des cas d’inceste avérés contre lesquels une lutte déterminée est nécessaire.
Véritable « Chandelle dans les ténèbres », ce livre tente d’éclairer les ravages des « faux souvenirs retrouvés en thérapie » vingt à trente ans après que les faits incriminés sont supposés s’être produits, alors même qu’il n’existe aucune corroboration indépendante de leur existence. » (Présentation de l’éditeur)
A travers sept chapitres écrits sous forme de questions réponses, Brigitte Axelrad aborde les interrogations que suscite ce phénomène sociologique :
- Le « syndrome des faux souvenirs »
- L’influence thérapeutique
- Les fondements théoriques et leur application
- Faux souvenirs, manipulation mentale et refoulement
- Les aléas de la mémoire, vrais et faux souvenirs
- Les ravages des faux souvenirs sur le plan sociologique
- • Faux souvenirs et troubles de la personnalité multiple
En annexe, un entretien de l’auteur avec Elisabeth Loftus, Professeur de Psychologie à l’Université d’Irvine en Californie, personnalité de renommée internationale sur le sujet, dont les travaux de recherche sur la mémoire font autorité.
En 2001, elle avait co-écrit avec Katherine Ketcham « Le Syndrome des Faux Souvenirs et le Mythe des souvenirs refoulés » (Editions Exergue). Elle répond aux questions de Brigitte Axelrad sur le sens de ces recherches.
Un livre clair qui permet de mieux comprendre le phénomène, « une lecture incontournable pour les familles qui sont tombées dans le piège des guerres de la mémoire et pour les professionnels dont le travail influence leurs vies » selon Elisabeth Loftus.
La neuroscience progresse sur les faux souvenirs induits
Dans une nouvelle étude, parue le 16 juillet 2014 dans Psychological Science, des chercheurs ont montré que la mémoire est moins fiable quand le sujet est privé de sommeil et serait plus enclin à produire de faux souvenirs.
Le docteur Pierre-Marie Liedo, directeur du département de neurosciences à l’Institut Pasteur et directeur de recherche au CNRS se réjouit de ces recherches et pense que « Ces résultats apportent une pierre à l’édifice, en démontrant que la mémoire humaine n’est pas fiable. Même pour le sujet qui est trompé par son propre cerveau. Que le souvenir soit réel ou virtuel, les mêmes structures cérébrales sont utilisées, le souvenir emprunte les mêmes voies, et provoque les mêmes réponses émotionnelles. C’est pourquoi il est si difficile de différencier un vrai souvenir d’un faux car, une fois créés, ils se ressemblent en tout point. »
Aux États-Unis, ces résultats relancent le débat sur la véracité des témoignages. Le professeur Elizabeth Loftus, psychologue à l’Université d’Irvine en Californie étudie, depuis quarante ans, les mécanismes de manipulation de la mémoire et des faux souvenirs. Elle a mis en garde sur les risques de faux souvenirs liés à certaines pratiques
utilisées en psychanalyse. Elle se bat pour la prise en compte de l’éventualité de ces faux souvenirs lors des témoignages dans les procédures de police et de justice.
(Source : Le Figaro, 12.08.2014)
Posté le 9 Janvier 2015
Mots clefs :
Faux souvenirs induits [1], Psychothérapie [2]
Source URL: http://www.unadfi.org/domaines-infiltration/sante-bien-etre/psychotherapie-et-developpement-personnel/les-ravages-des-faux
Le blog d’Igor Thiriez
Axelrad : Les ravages des faux souvenirs (2010) ♥♥♥♥½
Posted on 13 décembre 2015 by Igor Thiriez
L’objectif de ce livre est de répondre de façon claire et pédagogique aux patients, aux familles, aux professionnels, aux juristes qui s’interrogent sur les thérapies dites de la mémoire retrouvée (TMR) et sur leurs conséquences destructrices pour tous ceux qui en sont victimes.
Les « ravages des faux souvenirs » ont commencé à sévir dans les années 80 aux États-Unis. Une association de défense des familles et des patients pris dans la tourmente des TMR s’est créée en 1992, à Philadelphie. Fondée par Pamela Freyd, elle a été rejointe par de nombreux chercheurs, professeurs d’universités, journalistes d’investigation. Les recherches et les publications scientifiques, ainsi que les nombreux procès intentés contre leurs thérapeutes et gagnés par des patients appelés « retractors », parce que revenus sur leurs accusations, ont contribué à faire reculer cette véritable « guerre des souvenirs », désignée ainsi à cause de l’âpre controverse entre ceux qui reconnaissaient le « syndrome des faux souvenirs » et ceux qui le niaient.
Ce livre ne parle pas des cas d’inceste avérés contre lesquels une lutte déterminée est nécessaire. Véritable « Chandelle dans les ténèbres », ce livre tente d’éclairer les ravages des « faux souvenirs retrouvés en thérapie » vingt à trente ans après que les faits incriminés sont supposés s’être produits, alors même qu’il n’existe aucune corroboration indépendante de leur existence. Les questions réponses sont les petites chandelles qui éclairent et balisent la route vers la compréhension de ce phénomène sociologique. Puisse-t-il aider tous les acteurs concernés par ce fléau, qui, en France, remonte à la fin des années 90 et gagne dans l’ombre de plus en plus de terrain.
Ce phénomène des faux souvenirs est encore très mal connu chez nous, y compris au sein des professionnels de santé mentale. Ceci n’empêche évidemment pas ces derniers de faire preuve de bon sens et de scepticisme face à des souvenirs d’abus qui (ré) apparaissent 20 ou 30 ans après les faits, mais les débats auxquels j’ai pu assister se limitaient souvent à considérer ces déclarations comme des fantasmes et/ou comme un moyen d’attirer l’attention.
Vous avez dit « refoulement » ?
Le fait qu’un psychothérapeute puisse induire des faux souvenirs chez son patient par la suggestion, ceci sans forcément s’en rendre compte, peut sembler invraisemblable mais ce phénomène est pourtant bien réel et prouvé par l’expérimentation. En revanche, le concept de refoulement, mécanisme de défense cher à nos amis freudiens, n’a jamais été validé par la recherche expérimentale depuis qu’il a été proposé il y a maintenant plus d’un siècle. Et pourtant, la croyance qu’un souvenir particulièrement douloureux puisse être rejeté hors de la conscience pour ne pas faire mal est encore largement partagée. Pire encore, selon cette théorie, le fameux souvenir serait conservé en parfait état, juste enfoui dans l’attente d’être plus ou moins délicatement réveillé par un bon psychothérapeute. Coïncidence, les professionnels qui y croient le plus semblent être les moins conscients du phénomène de suggestion, et ceux qui le considèrent de la façon la plus négative, refusant l’idée que l’influence et la manipulation puisse aussi s’avérer bénéfiques et constituer un processus essentiel de toute psychothérapie. Bref, ils n’influenceraient pas leurs patients car la manipulation, même thérapeutique et non consciente, c’est le mal.
Freud retourne son divan
Notre cher Sigmund Freud, encore et toujours lui, y est pour beaucoup dans cette méprise puisqu’il en a jeté les bases avec la théorie de la séduction. Convaincu que les problèmes de ses patients hystériques, obsessionnels et paranoïaques découlaient de traumatismes sexuels de l’enfance, il s’est consacré à leur extorquer ces fameux souvenirs « refoulés » jusqu’à finalement conclure, dans un grand élan de lucidité, que les aveux récoltés étaient probablement faux. Incapable de renoncer totalement à une si belle théorie, il se persuada que ces souvenirs refoulés étaient en réalité des « fantasmes » ! D’où sa nouvelle théorie du complexe d’Œdipe qui lui permettait de faire volte-face tout en se raccrochant aux branches disponibles. Les souvenirs d’abus seraient alors considérés à priori comme des fabulations par les générations ultérieures de psychanalystes, ce qui n’a pas manqué de révolter certains courants féministes aux Etats-Unis, entre autres.
Les charlatans remplacent le divan
De nombreuses thérapies régressives et cathartiques ont vu le jour dans l’idée de faire ressurgir un passé enfoui et plus ou moins traumatique. Parmi les plus célèbres, il y a le « rebirth » qui consiste à revenir à l’état de nouveau-né par des technique de respiration ou de compression (une fille est d’ailleurs morte étouffée sous un matelas), un courant qui incite à remettre des couches culottes, sucer son pouce et reboire au biberon, le « reparenting » qui consiste à trouver un nouveau parent au patient (en l’occurrence le thérapeute), le « cri primal » et ses dérivés qui consiste à trouver le bon cri pour se débarrasser de sa douleur etc. Certaines techniques plus sérieuses peuvent également être utilisées dans le but de retrouver des souvenirs enfouis. C’est notamment le cas de l’hypnose et de l’EMDR qui sont même parfois utilisés pour retrouver des souvenirs de vies antérieures… Il est d’ailleurs possible de viser la régression et la catharsis par l’intermédiaire de nombreux médiateurs : le divan, les linges mouillés, la pâte à modeler, la poterie, la purée de carottes et j’en passe. Il convient par ailleurs de rester extrêmement vigilant face à des activités régressives d’allure occupationnelles présentées d’emblée comme thérapeutiques.
L’évidence est plus ou moins flagrante
Face à des théories et des pratiques aussi farfelues, les chercheurs peinent encore à se faire entendre. Il existe pourtant de nombreux travaux scientifiques sur la mémoire et des données clairement établies :
- Une victime d’un traumatisme s’en souvient très bien
Elle s’en souvient parfois même trop bien et développe ce qu’on appelle un état de stress post-traumatique qui consiste en des cauchemars, des reviviscences et un état d’hyper vigilance. De nombreuses études réalisées sur des milliers de victimes de traumatismes, notamment des enfants abusés, ne retrouvent aucun cas d’amnésie de l’événement traumatique.
- Les souvenirs se transforment
Ils s’affaiblissent et se déforment au fil du temps, ceci quelle que soit la charge émotionnelle et sensorielle associée. La mémoire ne fonctionne pas comme un diaporama, un disque dur ou un magnétoscope (pour les plus vieux). Un souvenir est reconstitué à partir de plusieurs morceaux éparpillés et plus ou moins combinés avec d’autres éléments qui correspondent à d’autres expériences. Il s’agit d’une opération plutôt complexe, et dynamique…
Ce petit bouquin de Brigitte Axelrad est conçu comme une entrevue avec des questions/réponses, le tout assez fluide, facile à lire et très synthétique. Elle passe en revue les bases théoriques freudiennes, le refoulement, la suggestion, la mémoire, les vrais et faux souvenirs et leurs conséquences, et même le fameux syndrome des personnalités multiples.
Son site est plutôt bien fourni et je conseille vivement de le parcourir, notamment pour y trouver des références.
La traduction française d’une revue de A. Piper (What’s wrong in believing in repression?) intéressera ceux qui veulent aller un peu plus loin sur le sujet du refoulement.
Note de lecture de Martin Brunschwig
Martin Brunschwig – SPS n° 295, avril 2011
J’ai eu l’occasion de dire ici que j’espérais que notre optique habituelle de scepticisme et d’objectivité pouvait éviter tout soupçon de partialité quant au commentaire du livre de l’un des membres de notre comité de rédaction… Je l’espère d’autant plus quand une forme de pudeur risquerait a contrario de priver nos lecteurs d’un ouvrage de qualité ! Or, justement, celui-ci est une flèche qui va droit au but, et Brigitte Axelrad signe ici un livre qui fera date sur le sujet1.
En effet, la brièveté de l’ouvrage (une des « règles du jeu » de l’éditeur de cette collection) a été « mise à profit », si l’on ose dire, par l’auteure, pour aller à l’essentiel. En mots choisis avec soin, et avec un style d’une acuité impressionnante, Brigitte Axelrad nous alerte à nouveau sur ce fléau redoutable2. En effet, les « thérapies de la mémoire retrouvée » sont des thérapies au cours desquels les patients sont (très vivement) encouragés à se souvenir de traumatismes soi-disant vécus dans l’enfance, qui expliqueraient les malaises actuels. Des traumatismes réels, vécus puis « refoulés », sont déjà bien rares, et le refoulement en tant que tel mérite d’être questionné3.
Mais le problème, bien sûr, est d’une nature bien plus scandaleuse encore, lorsqu’on comprend que ces souvenirs sont bien souvent « intégrés » par le patient après un travail de suggestion, de « folie à deux » induite par le thérapeute. Ce qui est passionnant, c’est que les quelques questions qu’on pouvait encore se poser trouvent ici leurs réponses. À commencer par celle qui restait, pour moi, non résolue par les articles que nous avions publiés, forcément plus courts ou plus factuels : comment « implanter » des faux souvenirs est-il seulement possible ? ! Le livre répond clairement à cette question, et à bien d’autres. Il contient nombre d’informations précises, des statistiques très éclairantes, par exemple, sur la sociologie des personnes concernées. La construction en « questions/réponses » permet, sur la forme, une lecture aérée et agréable, et sur le fond, on pourrait estimer qu’on lit un des bons numéros de la célèbre collection « Que sais-je ».
Un livre à mettre entre les mains de tous ceux qui veulent mieux comprendre ce phénomène, ou tout simplement être informés, pour se garder de laisser un jour la détresse les conduire vers des pseudo-thérapeutes parfois très dangereux.
1 Prix littéraire AME Journée des droits de l’Enfant
2 À nouveau, car elle a écrit ici plusieurs articles sur ce sujet grave : voir par exemple SPS n° 285, avril-juin 2009 et sur notre site, le compte rendu d’une conférence de la psychologue Elizabeth Loftus ainsi qu’une
3 Le problème des personnes traumatisées est bien plutôt de pouvoir oublier, tourner la page ! Et comme le disait Nicolas Gauvrit dans un article sur le sujet, les New-yorkais n’ont pas « refoulé » le 11 septembre…
Dans le blog de Brigitte Giraud
« Paradis bancal » (13 juin 2013)
Un livre : « Les ravages des faux souvenirs ou la mémoire manipulée », dans la collection Une chandelle dans les ténèbres
Il faut dégager des lueurs pour comprendre… Ce qui s’invente chez quelques-uns, et qui arrive à faire sens : les émotions vécues, raboutées à d’autres émotions, constitueront une manière de « souvenir » qui creusera comme une pelle.
Brigitte Axelrad, professeur de philosophie et de psychologie à l’université Stendhal de Grenoble et membre du comité de Rédaction de la revue scientifique de l’Association Française pour l’Information Scientifique, adossée aux écrits majeurs de Elisabeth Loftus, tente de répondre de façon claire et pédagogique aux patients, aux familles, aux professionnels, aux juristes qui s’interrogent sur les thérapies de la mémoire retrouvée et sur leurs conséquences destructrices pour tous ceux qui en sont victimes.
Que dire d’un système de croyances mis en place et bétonné, expliquant tout, absolument tout, comme la solution qui tombe à pic, afin de résoudre des conflits internes ? Le « tout » sera preuve et la contestation impossible, rien ne sera vérifiable, reposant uniquement sur la supposée parole/vérité.
Ce livre tente d’éclairer les ravages des « faux souvenirs retrouvés » vingt à trente ans après que les faits incriminés sont supposés s’être produits, alors même qu’il n’existe aucune corroboration indépendante de leur existence.
Ce livre, construit sous la forme d’une longue conversation, est un chemin balisé de petites chandelles vers une compréhension d’un phénomène sociologique. Qui est douleur. Seulement de la douleur. Terrifiant !
Dans Science et Pseudosciences revue de l’AFIS
L’objectif de ce livre est de répondre de façon claire et pédagogique aux patients, aux familles, aux professionnels, aux juristes qui s’interrogent sur les thérapies dites de la mémoire retrouvée (TMR) et sur leurs conséquences destructrices pour tous ceux qui en sont victimes.
Les ravages des faux souvenirs ont commencé à sévir dans les années 80 aux États-Unis. Une association de défense des familles et des patients pris dans la tourmente des TMR s’est créée en 1992, à Philadelphie. Fondée par Pamela Freyd, elle a été rejointe par de nombreux chercheurs, professeurs d’universités, journalistes d’investigation. Les recherches et les publications scientifiques, ainsi que les nombreux procès intentés contre leurs thérapeutes et gagnés par des patients appelés « retractors », parce que revenus sur leurs accusations, ont contribué à faire reculer cette véritable « guerre des souvenirs », désignée ainsi à cause de l’âpre controverse entre ceux qui reconnaissaient le « syndrome des faux souvenirs » et ceux qui le niaient.
Ce livre ne parle pas des cas d’inceste avérés contre lesquels une lutte déterminée est nécessaire. Véritable « Chandelle dans les ténèbres », ce livre tente d’éclairer les ravages des« faux souvenirs retrouvés en thérapie » vingt à trente ans après que les faits incriminés sont supposés s’être produits, alors même qu’il n’existe aucune corroboration indépendante de leur existence. Les questions réponses sont les petites chandelles qui éclairent et balisent la route vers la compréhension de ce phénomène sociologique.
Puisse-t-il aider tous les acteurs concernés par ce fléau, qui, en France, remonte à la fin des années 90 et gagne dans l’ombre de plus en plus de terrain.
Brigitte Axelrad est professeur honoraire de Philosophie et de Psychosociologie. Elle a enseigné la Philosophie en classes terminales, la Psychosociologie en BTS Communication et actions publicitaires au Lycée Emmanuel Mounier et la Psychologie à l’Université Stendhal de Grenoble. Elle a créé le cours de Communication à l’ENSERG (École nationale supérieure d’électronique de Grenoble). Elle est membre du Conseil d’administration de l’Observatoire Zététique de Grenoble et du Comité de Rédaction de la revue « Science et pseudo-sciences » de l’Association Française pour l’Information Scientifique (AFIS).
Dans Le CerclePsy
Propos recueillis par Jean-François Marmion Article publié le 27/10/2010 dans CerclePsy (article réservé aux abonnés)
« Encouragées par leur thérapeute, des patientes désemparées peuvent développer des souvenirs inventés de toutes pièces les montrant victimes d’abus sexuels perpétrés par leurs parents. Aux Etats-Unis, des centaines de milliers de familles ont été brisées par de telles affaires. En France, le danger est méconnu mais réel. Brigitte Axelrad, auteure desRavages des faux souvenirs, ou la mémoire manipulée (Book-e-book, 2010), a répondu à nos questions. »
Dans Psychotémoins CNRS-INIST
[Parution] Les ravages des faux souvenirs ou la mémoire manipulée.
Les équipes de recherche travaillant sur les faux souvenirs sont encore peu nombreuses en France. Qui plus est, la littérature scientifique sur le sujet est essentiellement rédigée en anglais, dans des revues spécialisées auxquelles le grand public a difficilement accès.
C’est dans ce contexte que Brigitte Axelrad, Professeure honoraire de philosophie et de psychosociologie, publieLes ravages des faux souvenirs ou la mémoire manipulée. L’objectif de l’ouvrage est « de répondre de façon claire et pédagogique aux patients, aux familles, aux professionnels, aux juristes qui s’interrogent sur les thérapies dites de la mémoire retrouvée (TMR) et sur leurs conséquences. »
Une traduction en anglais de l’ouvrage, publiée par La Bristish False Memory Society, est disponible depuis avril 2011, sous le titre The Ravages of False Memories – or Manipulated Memory.
Référence :
Axelrad, B. (2010). Les ravages des faux souvenirs ou la mémoire manipulée. Sophia Antipolis : Book e-book. Sur le web.
Note de lecture d’Anton Suwalki sur le site Imposteur
Note de lecture :
Dans les années 1980, une vague d’accusations d’abus sexuels déferle aux Etats-Unis. A l’issue de psychothérapies fondées sur les« thérapies de la mémoire retrouvée », des adultes se « souviennent » avoir subi au cours de leur enfance des abus sexuels de la part de leurs parents.
En quelques dizaines de pages et sous forme de questions/réponses, Brigitte Axelrad, professeur de philosophie et de psychosociologie, expose les bases théoriques et la manipulation mentale des TMR.
Au départ, la théorie de l’inconscient de Freud, sondeur de l’âme des bourgeoises viennoises en proie à l’ « hystérie », qui conclut à la fin du XIXème siècle que celle-ci avait immanquablement son origine dans un traumatisme de l’enfance refoulé, et que la séduction (un abus sexuel commis par le père) en était invariablement la cause. Puis, après avoir maintes fois extorqué à ses patientes la « preuve » du bien-fondé de sa théorie, Freud abandonna purement et simplement celle-ci et élabora le complexe d’Oedipe, substituant à la séduction le fantasme de séduction, sans remettre le moins du monde en cause sa méthode anti-scientifique d’interprétation de l’inconscient.
Totalement contradictoire avec la première, la seconde théorie de Freud n’en était pas moins arbitraire et dangereuse : dans le cas de la deuxième, des abus sexuels réels peuvent être ravalés au rang d’affabulations d’enfants amoureux du parent du sexe opposé et en rivalité avec le parent du même sexe. C’est néanmoins la première théorie de Freud et les psychothérapies qu’elle a inspirées qui ont produit les dommages les plus visibles à la fin du 20ème siècle.
Aux USA, jusqu’à plusieurs centaines de patients de thérapeutes des TMR par an, généralement des femmes de la classe moyenne, ont accusé des parents d’abus. Au départ, parfois une consultation pour un simple mal-être, puis un scénario tragiquement routinier : grâce au « travail » accompli avec le thérapeute, le patient « comprend » que son mal n’est que le symptôme d’un mal plus profond et refoulé, que le thérapeute finit par faire jaillir et réussit à lui faire admettre par les clefs classiques de la manipulation freudienne et des relations malsaines patient et thérapeute. Si le patient n’arrive pas au souvenir qu’attend de lui son directeur de conscience, il « résiste », il « est dans le déni », et le thérapeute le prévient que son état risque d’empirer s’il ne passe pas aux aveux .
Les allégations d’inceste ainsi obtenues, et qui déchirèrent des milliers de familles, avaient valeur de preuve selon un argument des praticiens des TMR typique de la langue de bois du freudisme orthodoxe : « c’est le subconscient qui produit les preuves… dépression, manque d’énergie, mépris de soi, il n’y a pas d’effet sans cause»… Et ce genre de preuves suffit malheureusement parfois à de prétendus experts des tribunaux.
Fort heureusement, cette vague d’obscurantisme d’inspiration psychanalytique suscita une résistance, et la False Memory Syndrome Foundation fut créée en 1992. Parmi ses membres, des familles de victimes, d’éminents psychiatres, ainsi qu’Elisabeth Loftus, , la psychologue à qui revient le mérite d’avoir prouvé de manière expérimentale qu’on peut fabriquer de toutes pièces des faux souvenirs (2) . Les affaires de souvenirs retrouvés ont quasiment disparu aux USA.
La malléabilité de la mémoire la rend perméable à la suggestion, y compris à la suggestion de souvenirs aussi pénibles que ceux d’abus sexuels. Il est désormais bien établi que même la précision parfois étonnante des souvenirs n’est aucunement garante d’une plus grande véracité.
Brigitte Axelrad remarque qu’il est donc strictement impossible de faire la distinction entre un vrai souvenir et un faux fabriqué par la suggestion, sans corroboration extérieure..
Ce livre devrait être mis entre toutes les mains, à commencer par celles de certains représentants de justice…
Anton Suwalki
Un lecteur sur Amazon.fr
L’objectif de ce livre, nous prévient la quatrième de couverture, est de répondre de façon claire et pédagogique aux patients, aux familles, aux professionnels, aux juristes qui s’interrogent sur les thérapies dites de la mémoire retrouvée (TMR) et sur leurs conséquences destructrices pour tous ceux qui en sont victimes. Les « ravages des faux souvenirs » ont commencé à sévir dans les années 1980 aux Etats-Unis (cf. l’étonnante description, alors, en 1995 de Edward Behr […]. Une association de défense des familles et des patients pris dans la tourmente des TMR s’est créée en 1992, à Philadelphie. Fondée par Pamela Freyd, elle a été rejointe par de nombreux chercheurs, professeurs d’universités, journalistes d’investigation. Les recherches et les publications scientifiques, ainsi que les nombreux procès intentés contre leurs « thérapeutes » et gagnés par des patients appelés « retractors », parce que revenus sur leurs accusations, ont contribué à faire reculer cette véritable « guerre des souvenirs », désignée ainsi à cause de l’âpre controverse entre ceux qui reconnaissaient le « syndrome des faux souvenirs » et ceux qui le niaient. Ce livre ne parle pas des cas d’inceste avérés contre lesquels une lutte déterminée est nécessaire. Véritable « Chandelle dans les ténèbres », ce livre tente d’éclairer les ravages des « faux souvenirs retrouvés en thérapie » vingt à trente ans après que les faits incriminés sont supposés s’être produits, alors même qu’il n’existe aucune corroboration indépendante de leur existence. Les questions – réponses sont les petites chandelles qui éclairent et balisent la route vers la compréhension de ce phénomène sociologique, mort maintenant aux Etats-Unis qui, avec 10 années d’écart, terrifie ceux qui en France en sont les victimes.
La lecture de cet ouvrage clair, didactique, aide – j’en témoigne- les familles percutées de plein fouet par le séisme de ces « révélations » et les victimes croyant fermement à la vérité de cette mémoire qui perdue aurait été ainsi retrouvée.
L’auteur explique que Freud avait exploré la voie de la théorie de la séduction, en vue de faire exposer à la lumière les causes du symptôme de mal-être exprimé par ses patient(e)s. Refoulé par la mémoire à l’enfance (et même à l’adolescence) parce que de nature traumatisante et obligatoirement sexuelle, le thérapeute, par ses questions, ses attitudes guidait et donner corps à la croyance d’une mémoire retrouvée d’abus sexuel incestueux, qui ne se soigne que par son exposé devant ses tortionnaires (d’où la flambée de procès intentés par des enfants trentenaires à leurs parents, essentiellement appartenant aux classes moyennes, enfants ayant fait des études supérieures, majoritairement des femmes).
Freud arrêta très vite cette piste qui conduisait non pas à la redécouverte de la mémoire mais à la création de fantasmes et autres mensonges.
Cette piste théorique fut reprise par les tenants de la TMR. Faisant fi de la construction de faux souvenirs (les exemples sont légion de souvenirs auxquels nous croyons qui sont faux car, par exemple, construits sur le dire de personnes qui nous sont proches), les tenants de la TMR sont convaincus que le patient (la personne en souffrance morale qui vient consulter son thérapeute) fut sans doute victime d’abus sexuels dont il faut, pour guérir, retrouver le souvenir s’il présente les symptômes de tous ordres tels que :
» La peur d’être seul dans l’obscurité, des cauchemars, une mauvaise image de son corps, des maux de tête, l’arthrite, la nervosité, la crainte de perdre le contrôle de soi, l’impression d’être fou, la culpabilité, la honte, une faible estime de soi, le sentiment d’être différent, ou encore : les règles douloureuses, des parents alcooliques, les accès de colère non motivés, la paranoïa, l’anorexie, la boulimie, l’obésité, etc. » (p.33)
Ce fourre-tout donne ensuite prétexte au thérapeute persuadé que la cause de ces mal-être (qui ont conduit, répétons-le la femme / l’homme à demander guérison au thérapeute) est un crime sexuel (viol) d’aider son patient, consciemment ou non, par manipulation consciente ou non, verbale, gestuelle, à ce que le patient « retrouve » une mémoire qu’il aurait enfouie.
Cette approche de la mémoire retrouvée n’est pas scientifiquement prouvée. Au contraire, des neuro-scientifiques, cités dans l’ouvrage, pointent avec pertinence que les crimes affreux subis, jeunes par des victimes de guerre, de camp de concentration, de viol ne sont pas refoulées par le psychisme pour être « gommées » de la mémoire, mais qu’au contraire, les victimes s’efforcent toute leur vie (j’en suis encore ici témoin) d’oublier ces horreurs.
Cet ouvrage nécessaire pour qui est victime – la famille ou le patient qui aurait recouvré une « mémoire enfouie » relié à un viol imaginaire- doit être lu et diffusé. Il est temps de mettre fin aux agissements des tenants du TMR et des dégâts effroyables qu’ils causent.
Elizabeth Loftus, Distinguished Professor, University of California-Irvine, USA, Pas Ptresident, Association for Psychological Science écrit à propos du livre :
» ‘Les ravages des faux souvenirs’ est un livre lucide et important. L’analyse convaincante que fait Brigitte Axelrad du problème des faux souvenirs est une lecture incontournable pour les familles qui sont tombées dans le piège des guerres de la mémoire et pour les professionnels dont le travail influence leurs vies. »
Bien entendu, comme l’auteur l’écrit, une lutte déterminée contre les incestes avérés est nécessaire.
(1) Un livre publié par les Editions book-e-book, dans la collection une chandelle dans les ténèbres
(2) Pour plus de détail sur les travaux d’ Elizabeth Loftus, lire notamment : « Les nouveaux psys », ce que l’on sait aujourd’hui de l’esprit humain,Editions Les arènes
Les hommes libres
15 juillet 2009
La Thérapie de la Mémoire Retrouvée et les faux souvenirs induits
Suite à mon article d’hier: «Faux souvenirs, fausses accusations», je propose aujourd’hui des extraits d’un article de Brigitte Axelrad, professeur de philosophie et de psychosociologie, paru dans *Science et pseudo-sciences» du printemps 2009.
«Dans les années 1980 se développa aux États-Unis un phénomène baptisé le « syndrome des faux souvenirs » [1]. Des parents furent accusés d’inceste par leurs enfants devenus adultes, qui suivaient une « thérapie de la mémoire retrouvée » (TMR). Avec dix ans de retard, ce phénomène s’est développé en France.»
«… Tout problème psychique fut réduit à un seul type de traumatisme possible, une seule cause : les abus sexuels subis dans l’enfance. Au départ, la thérapeutique de Freud ne consistait pas, comme il l’a ensuite prétendu, à écouter des souvenirs spontanés d’abus, mais à encourager ses patients à construire des scènes dont ils n’avaient aucun souvenir. Selon lui, les patients ne retrouvaient pas de tels souvenirs tant qu’ils n’étaient pas soumis à « la pression la plus énergique du procédé analyseur.» Il insistait sur le fait que seul le souvenir refoulé et donc inconscient constituait, une fois retrouvé, la preuve de l’évènement traumatique. C’est ainsi que les patients qui ne retrouvaient pas de souvenirs d’abus subis pendant leur enfance étaient considérés comme en proie au souvenir inconscient et donnaient justement la « preuve » de la réalité de ces abus et de leur rôle pathogène.»
«Le mouvement féministe puisa une partie de son énergie dans le rejet des confidences des enfants et des femmes réellement abusés. Ces victimes réelles, rejetées par les psychothérapeutes freudiens, se réfugièrent auprès de thérapeutes autoproclamés qui acceptaient de les écouter. Puis se joignirent à elles des femmes n’ayant pas de souvenirs d’inceste, mais que leur psychiatre ou psychothérapeute avaient diagnostiquées comme souffrant de souvenirs d’inceste refoulés. Des livres phares apparurent, tels que The Courage to Heal d’Ellen Bass et Laura Davis. Des groupes de thérapie pour « survivantes de l’inceste » se multiplièrent, puisant dans ces livres leurs arguments et leurs techniques de recouvrement de souvenirs : « Au milieu des années 1980, l’idée (désormais médiatiquement acclamée) que des millions de gens aux États-Unis souffraient de souvenirs refoulés d’inceste, alimentait une gigantesque machine thérapeutique à produire des faux souvenirs. ».
Les auteurs utilisèrent la naïveté de ces femmes : « Si vous pensez avoir été abusée et que votre vie en porte les symptômes, alors c’est que vous l’avez été. ». La liste des symptômes comprenait entre autres : la peur d’être seul dans l’obscurité, des cauchemars, une mauvaise image de son corps, des maux de tête, la nervosité, une faible estime de soi, etc.
Exprimant ses doutes, Webster écrit que, jamais jusqu’à aujourd’hui, on n’a pu apporter « des preuves solides qu’un seul souvenir d’abus sexuel retrouvé en thérapie corresponde à de réels épisodes. On a en revanche abondamment prouvé que la mémoire surtout la mémoire enfantine est extraordinairement malléable et imprécise. »
L’article complet propose des compléments d’analyse et des pistes pour comprendre comment un patient peut en venir à croire lui-même à des souvenirs pourtant induits par le thérapeute.
Le graphique ci-dessus montre indique pour chaque année le nombre de cas d’accusations survenus aux États-Unis pendant la période de 1970 à 2000, sur un échantillon de 1734 questionnaires envoyés aux abonnés à la Newsletter de la FMFS (False Memory Syndrome Foundation). Notons aussi que 20 ans de recherches universitaires et plus de 20‘000 sujets d’études ont permis à Elisabeth Loftus de démontrer que l’affirmation que des souvenirs peuvent être refoulés est sans fondement.
Un des aspects terrible de cette épidémie de faux souvenirs est le risque de ne plus croire les vraies victimes. Il importe donc de mettre au point de nouveaux outils psycho-socio-juridiques pour, d’une part, éviter d’accuser un parent à tort, et d’autre part éviter un enfant victime ne puisse jamais être entendu.
Cependant une prise de conscience a été faite:
«Cependant quelques lueurs d’espoir se font jour. Eric Kandel [20] expose ses recherches actuelles et celles des neurobiologistes. Il met en relief le caractère modelable et falsifiable de la mémoire. Les associations professionnelles de psychologues en Grande-Bretagne et aux USA ont mis en garde et même interdit à leurs membres dès 1997 d’employer des thérapies de recouvrement des souvenirs. On ne peut que souhaiter que les psychothérapeutes qui utilisent les TMR prennent conscience du non-sens de leur pratique et de l’ampleur des dégâts humains qu’ils provoquent. En France, le rapport de la Miviludes (Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires), publié en avril 2008, dénonce ces thérapies déviantes et contribue à mettre en pleine lumière ce phénomène.»
(http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1049).
France 2 a fait un reportage en caméra cachée assez impressionnant, où l’on voit une thérapeute déclarer à une «patiente» (en réalité une journaliste) qu’elle a subi des agressions sexuelles dans l’enfance.
En anglais
The Ravages of False Memories or Manipulated Memory
Brigitte Axelrad (Auteur), Robert Shaw (Traduction)
Review by a BFMS member.
posted june 16, 2016
The ravages of false memories is the best book on false memory therapies bar none; the author combines a broad understanding of the issues, the ability to communicate them and personal experience to create a book which through questions and answers will satisfy the lay reader and through the breadth of her knowledge may well point fellow experts in new directions. In nine chapters she covers what they are, how they operate, where they came from, how people exploit them, how any memory can be distorted, their impact on families and multiple personality disorder. An interview with Elizabeth Loftus concludes the book. She unpicks the conflicts in Freudian therapy, the denial of women’s suffering, the history of our understanding of false memories, the ways in which people have manipulated memories and the consequences for all the victims of manipulated memory. Very occasionally her enthusiasm for the subject appears to lead her to overstate her case slightly but this may be because in these cases she is relying on translations and summaries of research. Most of her citations and knowledge are from well-referenced original sources going back over a century. It should be on the reading list of every counsellor, every psychologist and every psychiatrist as well as the Archbishop of Canterbury and families and friends of those who have been caught up in recovered memory therapies.
Traduction en français
Les ravages des faux souvenirs est le meilleur livre sur les thérapies de la mémoire « retrouvée » sans exception; l’auteur combine une large compréhension des problèmes, la capacité de les communiquer et de son expérience personnelle pour créer un livre qui, à travers des questions et réponses satisfera le lecteur profane et par l’étendue de ses connaissances pourrait bien pointer d’autres experts dans de nouvelles directions. En neuf chapitres, elle couvre ce que sont ces thérapies de la mémoire ‘retrouvée’, comment elles fonctionnent, d’où elles viennent, comment les gens les exploitent, comment un souvenir peut être déformé, leur impact sur les familles et les troubles de la personnalité multiple. Une entrevue avec Elizabeth Loftus conclut le livre. Elle décrypte les conflits dans la thérapie freudienne, le refus de la souffrance des femmes, l’histoire de notre compréhension des faux souvenirs, les façons dont les gens ont manipulé les souvenirs et les conséquences pour toutes les victimes de la mémoire manipulée. Très rarement son enthousiasme pour le sujet apparaît pour la conduire à exagérer son cas légèrement, mais cela peut être parce que dans ces cas, elle se fonde sur des traductions et des résumés de recherche. La plupart de ses citations et les connaissances sont des sources originales bien référencées remontant plus d’un siècle. Il devrait être sur la liste de lecture de chaque conseiller, chaque psychologue et chaque psychiatre ainsi que l’archevêque de Canterbury et de familles et amis de ceux qui ont été pris dans les thérapies de la mémoire retrouvée.
Psychologie – Brigitte Axelrad traduite en anglais
Site du Cortecs
Ce dernier ouvrage a conquis la British False Memory Society (BFMS) qui a proposé à l’amie Brigitte de le faire traduire, en y ajoutant un complément par rapport au bouquin en français, limité en caractères. Et c’est chose faite ! Voici donc la créature, 94 pages, intitulé The Ravages of false memory – or manipulated memory.
Puisse ce livre contribuer à couper l’herbe sous le pied des dérapeutes asservissants leurs patients par des techniques sans fondement.
- Editeur : BFMS (9 avril 2011)
- ISBN-10: 0955518423
- ISBN-13: 978-0955518423
- Prix : 10,78 euros
Richard Monvoisin
Lu dans le blog : http://recoveredmemorytherapy.blogspot.fr
Since 2005, providing information about recovered memories, repressed memories, rogue therapists, legal issues and scientific research.
THURSDAY, 30 SEPTEMBER 2010
A Candle in Darkness by Brigitte Axelrad
This is the first book, written in French, on false memories « recovered » in therapy. It answers questions you may have about this phenomenon, its causes and its consequences. The ravages of false memories or the manipulated memory. The aim of this book is to answer questions and to teach patients, families, professionals, and lawyers about recovered memory therapies (RMT) and their destructive consequences for all the victims.
This book attempts to enlighten the ravages of « false memories recovered in therapy » twenty to thirty years after the alleged offenses, in absence of memory during this period, and with no independent corroboration of their existence.
The questions and answers, given in the book, are small candles that illuminate and clear the way towards better understanding of this sociological phenomenon. May it help all those affected by this scourge, which, in France, began in the late 90s and is gaining ground silently.
Available at: amazon.fr
>> Update June 2011:
Now also available in English