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Les différents intervenants dans le domaine de la santé mentale
par Brigitte Axelrad – SPS n°300, avril 2012 publié par l’AFIS
Le psychologue a fait des études en psychologie et a obtenu une licence, une maîtrise et un DESS, ou un DEA et un stage. Il s’est spécialisé en psychologie clinique ou dans d’autres champs tels la psychopathologie, les pathologies du somatique, la gérontologie, le handicap, les difficultés d’apprentissage, etc. Cette professionnalisation ouvre droit au titre de psychologue. En France, le titre de Psychologue est protégé et reconnu par l’État depuis 1985.
Le psychiatre a un diplôme de médecine et s’est spécialisé en psychiatrie. En tant que médecin, il peut prescrire des médicaments. Visites et traitements sont pris en charge par la Sécurité sociale. Il doit appartenir à l’Ordre des médecins. Il est nécessaire que : (1) l’enseignement et la pratique de la psychiatrie soient fondés sur des preuves, avec actualisation des connaissances ; (2) l’exercice de la psychiatrie respecte la déontologie médicale, le souci de la qualité du service rendu au patient ; (3) le patient et le cas échéant ses représentants légaux bénéficient d’une information loyale sur les troubles et sur les prises en charge.
Le psychothérapeute, depuis le décret du 22 mai 2010, doit être titulaire d’un diplôme, tel qu’un doctorat en médecine ou un master de psychologie, et avoir suivi une formation en psychopathologie clinique complémentaire [1]. Il doit être capable de mettre à jour sa pratique en fonction de l’évolution des connaissances. La psychothérapie doit être adaptée au trouble qu’elle doit soigner et ses effets doivent avoir été évalués. Une clause d’exception pour les psychanalystes voulant obtenir le titre de « psychothérapeute » a été insérée dans le décret du 22 mai 2010 (voir plus bas), les dispensant, sous certaines conditions, des diplômes requis.
Mais n’importe qui, ne remplissant pas les conditions légales pour faire usage du titre de psychothérapeute, pourra toujours choisir d’exercer en tant que « psychoconseiller », « psychosomaticien » ou « psychospécialiste », sans être inquiété. Le préfixe « psycho », en effet, n’est pas réglementé par le texte… Cela entraîne une confusion dans les médias et dans l’esprit du public [2].
Le psychanalyste n’a pas besoin de diplômes pour se déclarer psychanalyste. Pour Freud, la condition nécessaire et suffisante était d’avoir fait une psychanalyse didactique. L’appellation de psychanalyste n’est pas réglementée, et toute personne peut s’intituler psychanalyste sans avoir jamais exercé en tant que tel et sans même avoir effectué une psychanalyse personnelle ou didactique.
Le psychanalyste a le droit d’exercer en dehors de tout contrôle scientifique ou médical. Pour exercer sous l’appellation de psychothérapeute, il devra se soumettre aux exigences du décret du 22 mai 2010 et suivre 200 heures de formation théorique et 2 mois de stage. La condition est qu’il soit « régulièrement enregistré dans un annuaire de psychanalystes » [3].
[1] « L’usage du titre de psychothérapeute au Journal Officiel : la protection des patients, la grande oubliée », Science et pseudo-sciences n° 291, juillet 2010.
[2] « Psy et psychanalyste, du pareil au même pour France Soir ! » Science et pseudo-sciences n° 293, hors-série Psychanalyse, décembre 2010.
[3] http://www.legifrance.gouv.fr/affic…
Ce décret a été modifié le 8 mai 2012. Il supprime les prérequis imposés aux psychologues pour utiliser le titre de psychothérapeute :
http://www.legifrance.gouv.fr/affic…